Influences des environnements d'accueil et du soutien social sur les capacités de résilience et le maintien de symptômes de stress post-traumatique chez les mineurs étrangers non accompagnés en Belgique

Abstract

Cette recherche s'inscrit dans l'analyse des capacités de résilience et du maintien d'états de stress post-traumatique chez les Mineurs Étrangers Non Accompagnés (MENA) en Belgique.

Objectifs : Ce travail a cherché à comprendre les impacts des structures d'accueil sur les capacités de résilience et sur le maintien d’un état de stress post-traumatique chez les jeunes mineurs étrangers, accueillis en Belgique. En filigrane de cet objectif principal, nous avons questionné le ressenti des jeunes quant au soutien social qu'ils peuvent recevoir de leurs proches, de leur famille ou de leurs accompagnateurs sociaux selon leurs différents lieux de vie.

Méthodologie : L'étude a été réalisée auprès de 30 jeunes mineurs étrangers, âgés de 16 à 20 ans et répartis en trois groupes de population selon qu'ils étaient accueillis en centres collectifs, en structures individuelles ou en familles d'accueil. Notre méthodologie a généré la passation des outils CYRM-28 pour l’évaluation des capacités de résilience, IES-R pour l’évaluation du maintien d’un état de stress post-traumatique et la SS-A pour l’évaluation des perceptions de soutien social.

Résultats : Il ressort de nos analyses un impact général du lieu d’hébergement sur les capacités de résilience des jeunes et sur le maintien d’un état de stress post-traumatique. On a constaté des niveaux de résilience plus élevés et des niveaux d’état de stress post-traumatique moindres chez les jeunes accueillis en structures individuelles ou en familles d’accueil. Concernant les influences des structures d’accueil sur les perceptions de soutien social, nous n’avons pas constaté d’impact significatif. Ceci laisse supposer, chez ces mineurs étrangers, l’existence de dynamiques relationnelles et de stratégies de compensation. Enfin, il est apparu que le soutien social impactait favorablement mais faiblement la récupération post-traumatique et à plus forte mesure, les capacités de résilience des jeunes. Ceci a surtout été constaté pour le soutien social dispensé par les pairs et par les amis.

Conclusions : Plus que d’insister sur la plus-value de certains lieux d’accueil des mineurs étrangers, cette recherche révèle la nécessité d’une lecture écosystémique de la situation des mineurs étrangers car c’est finalement « l’accordage » entre un ensemble d’éléments et le profil des jeunes qui va contribuer à l’amélioration de leurs ressources, à leur conscience et à l’utilisation de celles-ci. L’étude montre également combien les dynamiques relationnelles qui sous-tendent les expériences des mineurs sont précieuses. Dans cette optique, il est nécessaire pour les acteurs et les intervenants de terrain, de soutenir la continuité de certains liens et d’en encourager d’autres, en veillant à ne pas opposer les uns ou les autres.