Quels sont les impacts de la culture du pays et de la culture du sport sur les mécanismes de résilience après un accident sportif ?

Abstract

Objectif : L’objectif principal de cette recherche est d’évaluer les mécanismes de résilience mis en place après un accident sportif et l’influence de la culture du pays et du sport sur ceux-ci. Plus précisément, nous avons tenté d’observer l’existence d’un lien entre les scores de résilience de nos participants ayant subi un traumatisme physique lors de leur pratique sportive et leur culture auto-évaluée. Nous avons ainsi comparé les valeurs sous-tendues par les participants provenant de Belgique et de France aux valeurs des participants provenant des Etats-Unis et du Canada. Nous avons également comparé les valeurs des participants pratiquant un sport individuel à celles des participants pratiquant un sport collectif.

Méthodologie : La récolte de données s’est déroulée via Internet et nous a permis de récolter 167 participations. Différents outils ont été utilisés afin de diffuser notre questionnaire et recruter nos participants. Ceux-ci ont été amenés à compléter le questionnaire des valeurs par portraits de Schwartz (PVQ-21, Shalom H. Schwartz, 2001), l’échelle d’impact de l’événement version révisée (IES-R, Brunet, A., St-Hilaire, A., Jehel, L. & King, S., 2003) /Impact of events scale-Revised (IES-R, Weiss, D. & Marmar, C., 1996) ainsi que l’échelle de résilience de Connor et Davidson (CD-RISC-25, Connor & Davidson, 2003). Notre échantillon est composé de sportifs majeurs, tout-venants, de tout niveau et ayant déjà vécu un accident au sein de leur pratique sportive. Nous retrouvons évidemment au sein de l’échantillon différentes nationalités propres aux participants (Belgique, Canada, France, Etats-Unis, Egypte et Congo) et résidant en Belgique, France, Etats-Unis ou Canada.

Résultats : Bien que nous n’avons pu confirmer l’entièreté de nos hypothèses principales, nos résultats démontrent plusieurs relations significatives entre la nationalité de nos différents participants, leur score total à l’échelle de résilience de Connor et Davidson (2003), et certaines sous-dimensions de ce même questionnaire. Des différences culturelles, non seulement en fonction du lieu de résidence, mais aussi de la nationalité ont pu être mises en évidence grâce au questionnaire des valeurs par portraits (Schwartz, 2001). En reliant ces deux thématiques, nous nous apercevons que les valeurs culturelles sous-tendues par nos participants semblent pouvoir expliquer les différences de scores de résilience présentes au sein de notre échantillon. Nous n’avons cependant retrouvé au cours de cette recherche ni un effet du type de sport pratiqué, ni du traumatisme subi par leur accident sportif.

Conclusion : Ce mémoire de recherche a permis d’associer trois thématiques centrales peu associées actuellement au sein de la littérature. Le fait que ce sujet soit encore peu abordé a donné à notre étude un versant davantage exploratoire. Au niveau scientifique, il semblerait donc que cette étude nous ait apporté de nouvelles pistes informatives ainsi que de nouvelles perspectives futures à explorer. Les résultats obtenus nous ont permis notamment de pouvoir répondre à notre question de recherche principale qui postulait des différences au niveau du score de résilience en fonction de la culture des participants en mettant en évidence des scores divergents selon les valeurs culturelles, la nationalité et le lieu de résidence de ceux-ci.