Etude rétrospective des caractéristiques intra individuelles influençant la réponse au traitement par phagothérapie des patients adressés au Laboratory for Molecular and cellular Technology

Abstract

La résistance des bactéries aux antibactériens ne cesse de se développer dans notre société. Engendrant plus de 100.000 décès chaque année sur le territoire européen, cette problématique est de plus en plus difficile à éradiquer au sein de la population. En tête de course de cette difficulté de santé publique majeure, l’utilisation souvent inadaptée des antibiotiques créant des souches bactériennes de plus en plus résistantes. En regard de son importance, la problématique des bactéries multirésistantes pousse le monde médical à agir, véritable défi pour les chercheurs et médecins. En effet, si aucune action n’est entreprise de façon urgente, l’Organisation mondiale de la Santé (O.M.S) décrit l’apparition d’une ère post-antibiotique. Générer de nouveaux antibiotiques agissant contre ces souches résistantes est ainsi primordial. Face à ces faits, l’une des solutions thérapeutiques les plus prometteuses est la phagothérapie. Cette technique réside dans l’utilisation de phages ou bactériophages, virus possédant la capacité spécifique de détourner la machinerie cellulaire et de neutraliser certaine bactéries qui leurs sont cibles. La phagothérapie, au contraire de l’antibiothérapie, n’engendre pas d’ effets secondaires notables liés au traitement. Un second avantage à mettre en avant réside dans le fait que le traitement par phage(s) peut être réalisé via toutes les voies d’administrations possibles (inhalation, per-os, intraveineux…) permettant de cibler l’ensemble des sites infectieux probables. La fréquence d’utilisation de la phagothérapie reste relativement faible actuellement. Elle sort en effet de la médecine considérée comme traditionnelle ainsi que des « gold standard » des maladies infectieuses. Cette thérapie que l’on peut qualifier de spécifique au patient rend la réalisation d’études cliniques à grande échelle difficile via les différentes phases d’essais enseignés dans les facultés de médecine. C’est donc précisément cette insuffisance d’essais qui représente une véritable barrière au changement de modèle de la pensée thérapeutique mais également du modèle pharmaco-économique. En effet, pour conclure à l’efficacité de ce type de traitement, la littérature se compose actuellement de nombreuses études de cas et séries de cas. Il est ainsi plus que nécessaire d’augmenter la littérature traitant de la phagothérapie et ce en adéquation avec le système de validation de l’information scientifique.