Définir le sentiment chronique de vide chez les personnes souffrant d'un trouble état limite et en comprendre les contextes d'émergences

Abstract

Le sentiment chronique de vide particulièrement présent chez les personnes souffrant d'un trouble état limite est défini à travers des études empiriques et psychanalytiques. Notre étude montre que le sentiment de vide n’est pas une absence de sensations. Il est lié à des sentiments dysphoriques, donne la sensation à la personne de n’avoir pas de substance ni même de contenant, de sorte que tout semble s’écouler à travers elle, provoquant un sentiment de disparition mortifère. Il se ressent physiquement. Il est proche des troubles dissociatifs et de la sidération et semble être une forme d’angoisse. Il se ressent à des moments particuliers. Le contexte d’émergence du sentiment de vide se situe dans les liens aux donneurs de soin. Un contexte d’émergence est l’utilisation qui est faite du langage au sein des familles et l’absence d’écoute et de reconnaissance des émotions. Ceci ne permet pas la création d’ une intériorité et d’une identité stable. Les personnes cherchent à combler le sentiment de vide par divers expédients qui ne comblent au final rien mais se contentent de les en distraire. Le sujet, ne se connaissant pas, emprunte des personnalités aux autres. Le vide relationnel a pour conséquence le vide égotique qui s’exprime par un sentiment d’aliénation face au monde. Il a été énoncé que le sentiment de vide était un mécanisme de défense. Notre étude amène à énoncer l’hypothèse que le vide soit plutôt la difficulté à maintenir un mécanisme de défense contre un trop plein d’émotions. Il se manifeste alors sous la forme d’une angoisse sourde derrière laquelle se quelque chose d’effrayant, à quoi le sujet se refuse l’accès, de crainte peut-être d’un effondrement. Ce mémoire fait enfin état des différentes thérapies possibles visant à aider le sujet à se départir de ce sentiment.