La résilience, la spiritualité et la religion chez les adultes ayant vécu un parcours d'exil

Abstract

Ce mémoire a eu pour objectif de s’intéresser au parcours d’exil de migrants présents aujourd’hui en Belgique, pays dont la capitale, Bruxelles, est la ville la plus cosmopolite d’Europe. En outre, la résilience étant un terme très utilisé aujourd’hui, bien que parfois encore nébuleux, ce mémoire a cherché à investiguer ce qui peut soutenir la résilience des personnes ayant vécu un parcours d’exil. Aussi, pour celles investies dans une quête spirituelle ou religieuse, le but était de comprendre comment cela peut participer à leur résilience. Deux questions de recherche ont été émises : « Dans le récit d’adultes ayant vécu un parcours d’exil, quels sont les éléments mis en avant qui peuvent soutenir leur processus de résilience ? ». La sous-question de recherche était : « Comment la spiritualité et la religion peuvent-elles participer au processus de résilience chez des personnes adultes ayant vécu un parcours d’exil ? ». Pour pouvoir répondre à ces questions de recherche, une méthodologie qualitative a été employée, à travers la création d’un entretien semi-structuré et l’utilisation de l’échelle de résilience CD-RISC (Connor & Davidson, 2003) comme soutien à la narration de soi. Dix participants ont été rencontrés, l’objectif étant d’investiguer leurs parcours migratoires et les ressources qui ont pu soutenir leur résilience et participer à leur bien-être, malgré les adversités rencontrées. Leur parcours de vie a été interrogé de manière exploratoire, et les données récoltées ont été analysées à travers des analyses thématiques individuelles. Les analyses thématiques ont fait émerger de nombreux thèmes ayant soutenu la résilience des participants avec, pour beaucoup, des ressources externes telles que le soutien social, la famille proche à leurs côtés en Belgique ou encore l’obtention des papiers. Des ressources internes ont également été mentionnées telles que la capacité à s’adapter, l’optimisme, la combativité ou le pardon. Le sentiment d’utilité et de réalisation de soi a aussi soutenu leur résilience. Enfin, pour certains, la spiritualité et la foi permettent de ressentir du contrôle sur les événements vécus. Cela les aide à mettre du sens sur les adversités et à se sentir apaisé, surtout à travers la prière. La résilience a alors été envisagée comme un processus complexe et dynamique, influencé tant par des traits internes que par le contexte. La spiritualité est également envisagée comme un processus évolutif, pouvant servir de refuge dans des moments où les autres ressources ont disparu, mais pouvant également être questionnée face à des événements de vie. Toutefois, ces résultats devraient être réétudiés avec une recherche composée d’un échantillon plus important, mais aussi plus homogène.