Le traumatisme vicariant chez les agents de la Protection Civile belge dans le contexte des inondations de juillet 2021

Abstract

Les inondations de juillet 2021 ont représenté une catastrophe naturelle d’une grande ampleur en Belgique. La mobilisation d’intervenants de première ligne (agents de la Protection Civile, pompiers, intervenants du SMUR) a été sollicitée plaçant ces professionnels, volontaires et bénévoles dans une situation traumatisante. Dans ce contexte, la question du traumatisme vicariant se pose. Ce concept correspond aux bouleversements psychiques, identitaires et cognitifs qu’un intervenant risque d’expérimenter en étant au contact de personnes traumatisées. Plusieurs facteurs viennent augmenter ou diminuer le risque de développement d’un traumatisme vicariant. La Protection Civile étant absente de la littérature, ce mémoire tente de découvrir quels sont les enjeux psychologiques auxquels les agents de la Protection Civile sont confrontés lors de situation d’exception et plus particulièrement, dans le cadre des inondations de juillet 2021. Pour répondre à cette réflexion, les données socio-démographiques, la satisfaction professionnelle, le coping et la résilience en lien avec le traumatisme vicariant ont permis de mettre en évidence une première lecture du vécu de cette population. Les 50 agents ayant participé à cette recherche ont permis d’identifier un risque de traumatisation vicariante majoré par l’utilisation des différentes stratégies de coping, qu’elles soient centrées sur le problème, sur le soutien ou sur l’émotion bien que ces dernières expliquent davantage la survenue d’un traumatisme vicariant. Les autres variables n’ont pas permis de conclure à un aspect protecteur ou de risque de traumatisme chez le professionnel. Bien que ce mémoire présente quelques limites, les scores au traumatisme vicariant ne sont pas élevés et suggèrent que les agents de la Protection Civile puissent, en moyenne, mobiliser différentes ressources pour faire face aux événements traumatisants tels que l’ont été les inondations. Les résultats de cette étude, mis en lien avec les deux autres mémoires s’intéressant au traumatisme vicariant chez les pompiers et chez les intervenants du SMUR, encouragent à poursuivre les recherches, mais aussi à perfectionner les prises en charge proposées aux intervenants de première ligne et surtout aux agents de la Protection Civile qui présentent des caractéristiques bien plus spécifiques que prévues.