Le traumatisme vicariant chez les pompiers, dans le contexte des inondations de Juillet 2021

Abstract

L’objectif de cette étude est d’évaluer chez les pompiers d’une part l’impact de la confrontation quotidienne à des images traumatisantes de par les récits des victimes et les interventions, dans l’exercice de leur métier et, d’autre part, de voir quel impact ont eu les inondations de Juillet 2021. Pour ce faire, nous avons interrogé les 14 zones de secours (209 communes), toutes ayant été touchées par les inondations, 63 pompiers ont répondu complètement à notre questionnaire. Avec les données récoltées nous avons pu effectuer des analyses statistiques concernant les liens entre différentes variables ayant un impact sur l’apparition d’un traumatisme secondaire tel que l’âge, le moment d’intervention, les stratégies de coping, le niveau d’éducation, la satisfaction professionnelle, la fonction ou encore la résilience et une sous-dimension de la résilience. Nous avions quatre hypothèses. Premièrement, nous émettons l’hypothèse que les pompiers qui sont intervenus lors de la montée des eaux (inondations de Juillet 2021) ont plus de probabilité de développer un traumatisme secondaire/vicariant (évalué par la STSS) que les pompiers ayant travaillé durant les autres phases de l’inondation, ceci est d’autant plus vrai si le pompier est jeune. Deuxièmement, nous émettons une hypothèse selon laquelle l’utilisation de stratégies de coping centrées sur la résolution de problèmes (vers l’action) diminue le risque de développer un traumatisme secondaire / vicariant chez les pompiers dans le contexte des inondations de Juillet 2021. Et, ceci est d’autant plus vrai s’ils ont un niveau d’éducation élevé. Troisièmement, nous émettons l’hypothèse que lorsque la satisfaction professionnelle est élevée, les pompiers ont moins de probabilité de développer un traumatisme secondaire / vicariant, dans le contexte des inondations de Juillet 2021, et, en particulier, les pompiers professionnels qui doivent concilier moins de sphères de vies. Et quatrièmement, nous émettons l’hypothèse que plus la résilience des pompiers est élevée (évaluée par la CD-RISC), plus la présence d’un traumatisme vicariant est basse (mesurée par la STSS), et cela est d’autant plus vrai si le sentiment d’efficacité personnelle (sous-dimension de la CD-RISC) est élevé.