Le rôle du médecin vétérinaire dans les programmes de réintroduction d'espèces

Abstract

L’Union Internationale pour la conservation de la nature des ressources naturelles (IUCN) tire la sonnette d’alarme concernant le nombre d’espèces animales menacées. Il en découle des programmes de réhabilitation et de réintroduction animale qui nécessite un personnel nombreux et un large spectre de connaissance sont nécessaires afin de mener à bien ces programmes. De par son rôle multidisciplinaire et son expertise, le vétérinaire est souvent confronté a plusieurs problématiques, qu'elles soient animales, médicales, financières, intellectives ou politiques. La formation reçue par le médecin vétérinaire le rend apte à détecter les facteurs de santé au sein des populations fauniques et à les soigner au mieux. Le vétérinaire collecte des données biologiques afin de pouvoir assurer des suivis de population, de créer une base de données biologiques concernant la génétique et les environnements fauniques et la mettre à disposition de ses confrères pour contribuer à maintenir une connaissance accrue des espèces ciblées. De plus, le médecin vétérinaire est au cœur du concept « One-Health », qui en fait un élément clé dans la surveillance des zoonoses ainsi qu’un analyste hors pair des risques médicaux qui est à même de fournir des protocoles afin de gérer au mieux les crises sanitaires. Le vétérinaire est également formé à la manipulation des animaux et à l’utilisation des anesthésiques, et peut donc grâce à cela décider quel protocole convient le mieux selon l'espèce pour permettre la tranquillisation et la sédation d’animaux, dans le but de veiller au bien-être et à la sécurité tant animale qu’humaine. Il est aussi enclin à développer et à mettre en application de nouvelles méthodologies de soins de santé et de prendre des décisions d’élevage, nutritionnelles, reproductives ou mettre en place des protocoles de lutte anti-parasitaire. Enfin, le vétérinaire étant l’expert animal au cœur de ces programmes, il est le mieux placé pour fournir une formation au personnel de terrain et pour aider les institutions locales, nationales et internationales dans la prise de décision concernant les lignes directrices à mettre en place dans le cadre de la réglementation animale. Un cas pratique de programme de reintroduction concernant le léopard de l’amour, Panthera pardus orientalis, permet d’illustrer ces différents rôles. De nombreux facteurs, tels le financement,le comportement animal, la politique et la disponibilité d’installations viennent limiter la réalisation de ces projets. Cependant, lorsque le point de vue vétérinaire n’est pas inclus à chaque étape de ces programmes, un bon nombre d'entre eux se terminent mal, soulignant encore l'indispensabilité du médecin vétérinaire.