Contribution au développement d'un outil d'aide à la décision pour les prairies wallonnes pâturées à partir d'estimations de hauteur d'herbe compressée issues de données satellitaires et météorologiques

Abstract

Les prairies en Wallonie recouvrent près de 50% de la surface agricole utile wallonne. L’herbe est donc une ressource abondante dans ce contexte géographique, que l’élevage, principalement bovin, permet de valoriser. L’utilisation de l’herbe en alimentation animale est d’autant plus importante dans le contexte économique actuel. En effet, l’augmentation du prix de l’alimentation animale au niveau céréale et oléo-protagineux va de +15 % à + 52% en 2022. En sachant que l’alimentation achetée représente parfois 50% des coûts dans les exploitations bovines, il est particulièrement intéressant d’optimiser cette gestion de l’herbe et du pâturage. Dans cette optique, plusieurs outils d’aide à la décision (OAD) ont déjà été développés, notamment liés à l’utilisation de l’herbomètre, qui permet d’approximer la hauteur d’herbe compressée sur la prairie. Ce travail a utilisé une base de données développée dans le cadre d’un projet, financé par le service public Wallonie, visant à développer un Réseau d’Outils d’Aide à la Décision pour la Surveillance des Troupeaux en Prairie (ROAD-STEP). Cette base de données contient des estimations de hauteur d’herbe compressée (HHC) à l’échelle du pixel (N=39 989 584 pixels, pour 194 656 parcelles) basée sur des informations satellitaires et météorologiques. Elle pourrait permettre une gestion du pâturage plus aisée pour l’éleveur. Afin de contribuer au développement d’un OAD à partir de cette base de données, plusieurs observations ont été réalisées dans ce travail. D’abord, une analyse de la disponibilité des estimations a pu montrer que toutes les prairies de Wallonie voyaient leur HHC estimée au moins une fois au cours de la période de pâturage. Plus de 90 % des parcelles sont estimées tous les mois et le nombre d’estimations par mois, bien que variable, allait de 1 à 15. Les parcelles dont une estimation est disponible à chaque date reprise dans la base de données sont d’environ 60 %. Une validation de ces estimations par parcelle a permis de confirmer une erreur quadratique moyenne d’environ 20 mm dans les meilleures conditions de disponibilité des variables satellitaires. Enfin, la discrimination des prairies fauchées et pâturées dans la base de données a pu être proposée dans le présent travail grâce à un clustering hiérarchisé. Ceci permettra de proposer une interface différente dans le futur OAD pour les prairies pâturées et fauchées.