Quel est l'impact sanitaire des mammites bovines à Staphylococcus aureus en Afrique subsaharienne ? Comment minimiser celui-ci ?

Abstract

Staphylococcus aureus est un pathogène prédominant dans les mammites bovines. Grâce à la proximité entre le bétail et les humains, S. aureus a développé la capacité d’infecter l’homme. En Afrique subsaharienne, jusqu’à 50 % des échantillons de lait sont contaminés par S. aureus. Le lait représente pourtant une des sources les plus importantes de nutriments chez les enfants et les mères, il est traditionnellement consommé cru ou sous forme de produits à base de lait cru. Plusieurs gènes codant pour des toxines staphylococciques sont régulièrement observés chez les S. aureus contaminant le lait. La région subsaharienne est considérée comme endémique de S. aureus produisant de la Panton-Valentine Leucocidine (PVL) qui représente un réel risque pour la santé publique de par les complications importantes que la PVL peut provoquer. Les entérotoxines staphylococciques dans le lait, peuvent quant à elles provoquer des intoxications alimentaires. Il est nécessaire d’encourager les communautés pastorales à mettre en oeuvre plusieurs mesures : des tests pour identifier les mammites subcliniques et écarter le lait contaminé, un chauffage du lait pendant trente minutes avant sa consommation ou sa transformation, une séparation des vaches présentant des mammites cliniques des vaches saines pour éviter la contamination de celles-ci. Le traitement des mammites à S. aureus en Afrique subsaharienne est compliqué pour plusieurs raisons : les résistances aux antibiotiques sont nombreuses, les médicaments vétérinaires sont difficilement accessibles. L’avenir du traitement de S. aureus réside peut-être dans les médecines traditionnelles d’Afrique subsaharienne, dans lesquelles plusieurs extraits de plantes indigènes ont montré une efficacité in vitro contre les S. aureus résistants à la méticilline. L’étude de l’efficacité et de l’innocuité in vivo de ces traitements naturels pourrait être déterminante dans la manière d’aborder les infections à S. aureus partout dans le monde.