La prévalence de l'infarctus du myocarde dans les cardiomyopathies félines : étude rétrospective

Abstract

Ce travail a pour objectifs, dans un premier temps, de présenter un rappel sur les cardiomyopathies félines et d’étudier, par le biais d’une étude rétrospective, la prévalence de l’infarctus du myocarde au sein d’une population de 279 chats atteints de cardiomyopathie hypertrophique (CMH) et d’origine indéterminée (CMU) ayant subi une échocardiographie à la Clinique Vétérinaire Universitaire de Liège entre 2019 et 2022. Dans un second temps, nous chercherons à mettre en évidence des associations significatives entre la présence d’infarctus myocardique et différentes variables.

Le terme « cardiomyopathies » désigne un ensemble de maladies myocardiques, représentant les pathologies cardiaques acquises les plus fréquentes dans l’espèce féline. Plusieurs catégories sont décrites, dont la forme hypertrophique est la plus courante. Elle se caractérise par un remodelage myocardique et par des lésions constituées d’un infiltrat de tissus fibreux, de macrophages et de vaisseaux néoformés entourant des zones de nécrose des cardiomyocytes. Il s’agit d’infarcti myocardiques, dont l’origine est la mort de cardiomyocytes causée par une ischémie. La cause de l’infarctus serait une combinaison d’anomalies au niveau des vaisseaux coronaires, de thromboembolies au niveau des coronaires, d’un spasme coronaire, d’une hypertrophie myocardique et d’une apoptose des cardiomyocytes. La thrombose représenterait un facteur majeur chez le chat. A l’échocardiographie, un infarctus myocardique en phase chronique se présentera comme une zone fine, hyperéchogène et hypo- ou a-kinétique. Sur base de l’étude de notre population, une valeur de prévalence d’infarctus myocardique de 9,68% a été obtenue. La présence d’infarctus du myocarde est plus fréquente lors de CMH non obstructive ou de CMU et est souvent associée à des critères de sévérité importants tels que le stade de cardiomyopathie, l’épaisseur de la paroi libre du ventricule gauche, la présence d’une dysfonction systolique, le type de dysfonction diastolique, la taille de l’atrium gauche, la présence d’une dysfonction atriale et l’observation d’un thrombus ou de contraste spontané.