Que penser de l'autorisation de mise sur le marché par l'Agence européenne des médicaments d'injections à base de cellules souches pour traiter l'arthrose chez les équidés ?

Abstract

L’ostéoarthrose chez le cheval est une pathologie importante pouvant pénaliser le pronostic sportif de celui-ci, les enjeux économiques associés sont donc importants. C’est une maladie dégénérative qui touche principalement le cartilage articulaire. Les causes sont multiples et aboutissent à un état inflammatoire délétère pour l’articulation. Les traitements principaux reposent sur une action anti-inflammatoire ayant pour but de limiter l’installation d’un cercle vicieux où la dégénérescence des chondrocytes entretient l’inflammation. Cependant ces anti-inflammatoires ont de nombreux effets indésirables et n’interviennent pas au niveau de la régénération du cartilage. De nombreux autres traitements ont vu le jour dans l’optique de promouvoir la régénérescence du cartilage articulaire, tout en évitant les effets secondaires liés aux anti-inflammatoires. Cependant, le manque d’études standardisées in vivo nous empêche d’avoir un avis franc sur ces traitements. Parmi eux, on peut trouver l’utilisation de cellules souches. Ce sont des cellules indifférenciées capables de se diviser afin de donner des cellules spécialisées ou bien de s’auto-renouveler. Elles ont d’abord été utilisées dans le but de les différencier en chondrocytes qui pourraient s’intégrer dans la matrice extracellulaire afin de la régénérer. Cependant les études in vivo démontrent que ce sont les effets immunomodulateurs anti-inflammatoires qui sont bénéfiques. De nombreuses nouvelles thérapies dérivées des cellules souches voient le jour comme la formation d’implant in vitro de cartilage à greffer directement sur le site lésé ou encore l’étude des effets des vésicules extra-cellulaires produites par ces cellules.