La dermatite estivale récidivante équine : le point sur les connaissances actuelles et nouvelles perspectives thérapeutiques

Abstract

La dermatite estivale récidivante équine (DERE), également connue sous le nom de dermite estivale ou encore de gale d’été, est un véritable fléau pour bon nombre de propriétaires d’équidés. Engendrée par une réaction d’hypersensibilité aux piqûres de Culicoides spp. et caractérisée par un prurit intense, elle est de loin la pathologie allergique cutanée la plus fréquente chez le cheval. Avec ce statut, il n’est pas étonnant que de nombreuses recherches soient conduites sur cette pathologie avec un objectif commun : trouver un traitement efficace pour lutter contre la DERE. Malgré une littérature abondante sur le sujet, aucune approche thérapeutique n’a permis de résoudre la problématique associée à cette pathologie. En effet, les traitements classiques comme l’utilisation de couvertures intégrales, l’emploi de répulsifs ou de shampoings, ou encore la gestion des conditions d’hébergement du cheval permettent de soulager raisonnablement les symptômes mais ont une efficacité limitée et ne constituent pas une solution durable, et par conséquent n’offrent pas de perspective de guérison. Le traitement à base de glucocorticoïdes ne fait pas exception : bien qu’il permette d’apaiser les démangeaisons, il ne peut prévenir les récidives. C’est suite à ce constat que des chercheurs ont envisagé d’appliquer au cheval les techniques d’immunothérapie bien connues chez l’homme. Le processus d’immunothérapie, mieux connu sous le nom de désensibilisation, vise à réinstaurer la tolérance immunitaire vis-à-vis de l’allergène. La réussite de cette méthode réside dans le passage d’une réponse immunitaire T helpers 2 vers une réponse Trégulateurs. En outre, les scientifiques mènent des études visant à développer différents vaccins capables de neutraliser des interleukines telles que l’IL-5 ou l’IL-31 qui interviennent dans la pathogénie de cette réaction d’hypersensibilité. Bien que leurs résultats soient encore controversés, ces techniques novatrices représentent une perspective thérapeutique intéressante pour les propriétaires de chevaux atteints par la pathologie.