Prévention de la thromboembolie aortique chez les chats atteints de cardiomyopathies

Abstract

Les cardiomyopathies, et plus particulièrement la cardiomyopathie hypertrophique, représentent la première cause de thromboembolie aortique chez le chat. La formation d’un thrombus intracardiaque est favorisée par l’association de trois facteurs constituant la triade de Virchow : stase sanguine, lésions endothéliales, et hypercoagulabilité. Suite à son embolisation, le thrombus se loge le plus souvent au niveau de la trifurcation aortique ce qui aboutit à un tableau clinique caractéristique de la pathologie regroupant les symptômes suivants : douleur intense et soudaine, paralysie des membres postérieurs, absence de pouls fémoral, extrémités froides et cyanosées. Le pronostic est bien souvent sombre, avec une issue souvent fatale, ce qui justifie l’intérêt de prévenir efficacement son apparition. Bien que représentant un réel défi pour le clinicien, l’identification des animaux à risque au moyen du signalement de l’animal et de l’échocardiographie de dépistage, permettrait de mettre en place de manière précoce une prophylaxie médicamenteuse. À ce jour, la prévention de la thromboembolie aortique se base sur l’utilisation d’antiagrégants plaquettaires et d’anticoagulants. Les recommandations actuelles soutiennent l’administration d’antiagrégants plaquettaires en première intention, en particulier 18,75 mg de clopidogrel par voie orale toutes les 24h chez le chat, et suggèrent son association à une héparine de bas poids moléculaire chez les individus à haut risque. Cependant, des études préliminaires visant à démontrer l’efficacité de nouveaux anticoagulants oraux dans la prévention de la thromboembolie aortique, apportent des résultats prometteurs. Une bithérapie associant le rivaroxaban, à une dose de 0,5 à 1 mg/kg une fois par jour par voie orale, et le clopidogrel à dose usuelle, semble plus efficace et bien tolérée.