Euthanasie : quelles sont les effets sur la santé mentale des vétérinaires ?

Abstract

Les vétérinaires sont jusqu’à 4 fois plus enclins à être victimes de pathologies mentales comme la dépression ou le suicide lorsque l’on compare au reste de la population. Beaucoup d’hypothèses ont été amenées pour expliquer ce funeste constat mais peu de recherches empiriques ont été réalisées. Les facteurs de risques principaux impactant la santé mentale des vétérinaires seraient la personnalité des individus entrant dans le métier, la situation socio-économique de la région géographique d’activité, les sources de stress liées à la clientèle, le tabou lié à la santé mentale ainsi que l’euthanasie et ses conséquences psychologiques. L’acte d’euthanasier est l’une des procédures les plus communes réalisées par les vétérinaires et est régulièrement mise en avant par ces derniers comme l’une des multiples causes de stress psychologique au sein de la profession. L’euthanasie a beaucoup évolué depuis ses débuts, rendant la pratique plus confortable pour tous les partis impliqués : animal, propriétaire et vétérinaire. Dans les faits statistiques, la pratique de l’euthanasie est corrélée à un risque de dépression plus élevé mais ne représenterait qu’une faible part de responsabilité dans cette dernière lorsque l’on tient compte d’autres facteurs de stress. Les vétérinaires ont développé dans leur pratique des méthodes pour protéger leur santé mentale. A la fois involontairement comme le développement d’une dissociation et volontairement comme la lutte contre la stigmatisation des problèmes liés à la santé mentale.