Prise en charge d'un chat dyspnéique avec suspicion d'épanchement pleural. Quel est le diagnostic différentiel étiologique ?

Abstract

L’épanchement pleural est une accumulation pathologique de liquide dans la cavité pleurale, survenant secondairement à une maladie sous-jacente perturbant ainsi les mécanismes d’homéostasie des volumes normaux dans le thorax. Dans ce travail, nous allons nous focaliser sur l’effusion pleurale chez le chat et l’identification de sa nature exacte afin de pouvoir proposer les étiologies les plus courantes. La prise en charge en urgence d’un chat en détresse respiratoire va être abordée dans un premier temps. Différents éléments dans l’anamnèse (comme l’âge, l’environnement, les antécédents de l’animal), l’examen clinique (comme la fréquence respiratoire, la fréquence cardiaque) et la présence de maladies concomitantes telles que l’hyperthyroïdie, le statut FeLV/FIV de l’animal permettront de suspecter que c’est un épanchement pleural qui est à l’origine de la dyspnée dans cette situation. Une fois l’animal stabilisé, nous allons pouvoir mettre en place notre démarche diagnostique passant par l’analyse du liquide d’épanchement en réalisant une thoracocentèse. Cette analyse permettra la classification du liquide d’épanchement. Différents paramètres permettront d’identifier la nature de l’épanchement : l’aspect macroscopique, la cellularité, le taux de protéines, la densité et la présence de germes. Les données épidémiologiques concernant les différents liquides peuvent également aider au diagnostic. La nature du liquide d’épanchement comprend le transsudat pur, le transsudat modifié, l’exsudat, le chylothorax ou l’hémothorax. Une fois celle-ci déterminée, cela permettra de nous orienter vers l’une ou l’autre étiologie. Les épanchements les plus fréquemment observés sont d’une part les transsudats d’origine cardiaque ou tumorale, et d’autre part les exsudats avec le pyothorax ou ceux consécutifs à une PIF ainsi que le chylothorax idiopathique. Des examens complémentaires spécifiques à ces pathologies confirmeront le diagnostic étiologique. Ce n’est que lorsque le diagnostic étiologique est posé qu’un traitement approprié pourra être mis en place. Le vétérinaire sera alors en mesure d’informer le client sur les options de gestion et le pronostic vital de son chat.