Mémoire de fin d'études : "Comment sensibiliser l'architecte sur les avantages et le potentiel d'utilisation au quotidien du bois peu transformé ?"

Abstract

Depuis son apparition sur Terre, l’homme créé et construit. Concevoir un lieu pour nous abriter relève de nos ancêtres les plus lointains. Durant ces nombreux siècles nous avons découvert et expérimenté de très nombreux matériaux afin de nous adapter au mieux à notre territoire et aux contraintes climatiques qui le définissent. Chaque matière a donné naissance à différentes techniques et mises en oeuvre donnant nom au vernaculaire et à sa particularité que chaque population a mise en avant. La révolution industrielle du 19ème siècle a énormément impacté le secteur de la construction et notre mode de pensée. L’homme est passé d’une économie principalement fondée sur l’agriculture à une économie dictée par le progrès mécanique et l’apparition de la machine à vapeur. Les bâtiments autrefois en pierre et en bois ont été remplacés par de l’acier, du béton et du verre. Ces nouvelles matières ont fortement inspiré l’homme par leurs capacités porteuses, le laissant libre d’imaginer des bâtiments grandioses tels que la tour Eiffel de 1889, le Crystal Palace de 1851 ou l’Empire State Building de 1931 (Rouelle, 2016 – 2017). Aujourd’hui ces matériaux semblent avoir atteint leurs limites et ne répondent plus correctement aux nouvelles exigences posées pour diminuer notre impact environnemental et notre empreinte carbone. Le béton est largement critiqué et la question de sa fabrication et de son recyclage se pose comme la principale contrainte et difficulté pour l’avenir. Dans ce sens, l’homme a créé de nouveaux matériaux aux capacités portantes proches de celles du béton et avec une capacité isolante beaucoup plus importante mais elles demandent beaucoup de transformations peu écologiques et proviennent souvent des quatre coins du monde. L’exportation et l’utilisation de matières de provenance lointaine représentent un frein au développement local, à la protection du savoir traditionnel et à l’évolution d’une architecture vernaculaire toujours plus adaptée au site. L’économie actuelle tend aussi à chercher la matière où elle est la moins chère. Malheureusement cette pensée diminue le progrès national et ne permet pas de diminuer notre impact sur l’environnement de façon notable.L’arrivée de l’interdiction de construire en Wallonie sur les espaces libres à partir de 2050 interroge les principaux acteurs de la construction (Schéma de développement du territoire, 2019). Les matériaux d’aujourd’hui seront-ils ceux de demain ? Est-il possible d’intégrer le circuit court ? Est-il possible de se rapprocher du matériau non transformé ? L’ensemble de ces questions amène à reconsidérer entre autres la place que le bois comme matériau de construction peut avoir de par son abondance dans notre région, sa capacité portante et ses nombreuses possibilités d’application et de recyclage.