La Peste des petits ruminants, vers une éradication mondiale en 2030 ?

Abstract

La peste des petits ruminants (PPR) est une maladie animale transfrontalière répandue chez près de 40 % de la population d’ovins et de caprins domestiques d’Asie et d’Afrique. La maladie est à l’origine de lésions respiratoires et digestives mortelles. Les taux de morbidité et de mortalité peuvent atteindre 100 % avec la forme aiguë de la maladie lorsqu’un troupeau naïf y est confronté. De ce fait, les épizooties de PPR ont des conséquences dévastatrices pour les populations du sud. La viande et le lait des petits ruminants sont une source de protéines de bonne qualité nutritionnelle indispensables pour assurer la sécurité alimentaire de nombreux pays en développement. Les petits ruminants y occupent un rôle socio-économique important et sont intégrés aux pratiques culturelles et religieuses. L’éradication réussie de la peste bovine en 2011 a motivé le lancement d’un programme mondial d’éradication de la PPR (PPR GEP) présenté par la FAO et l’OIE en 2015. Quatre étapes séquentielles basées sur des systèmes de diagnostic, de surveillance, de contrôle et de prévention sont mises en œuvre dans les pays afin qu’ils soient reconnus officiellement indemnes par l’OIE. Le PPR GEP repose essentiellement sur des stratégies de vaccination efficaces ; il a permis une diminution constante du nombre de nouveaux foyers de PPR entre 2015 et 2021. Cependant, seuls 60 % des objectifs de vaccination ont été atteints lors de la première phase quinquennale et seulement 6 pays ont été officiellement reconnus indemnes de PPR sur la même période. Le PPR GEP devra tenir compte du rôle épidémiologique de certains hôtes atypiques et de la faune sauvage, optimiser la chaîne d’approvisionnement des vaccins et probablement développer de nouveaux vaccins multivalents et DIVA pour parvenir à son objectif d’éradication en 2030.