Existe-t-il un bénéfice à la vaccination dans le cadre du traitement du mélanome équin ?

Abstract

Le mélanome équin est une tumeur pouvant être maligne ou bénigne et représente 15% des tumeurs cutanées. La prévalence de cette pathologie augmente avec l’âge, la race et une robe de couleur grise. En effet, les chevaux de robes grises ont hérité d’une mutation du gène de la syntaxin 17, mutation autosomique dominante engendrant un grisonnement prématuré des follicules pileux. Cette mutation augmente la probabilité de développer un mélanome. Les localisations cutanées préférentielles du mélanome se trouvent au niveau des organes génitaux, de la région péri-anale, de la face ventrale de la queue, de la tête et du cou. Les mélanomes ont également le pouvoir de métastaser via le système sanguin ou lymphatique, ce entraîne la dissémination dans tout l’organisme. Les signes cliniques dépendront de la localisation des lésions et le diagnostic sera surtout fait d’après la clinique. Il n’existe à l’heure actuelle aucun traitement efficace à 100% parmi ceux disponibles (la radiothérapie, la chimiothérapie, l’immunothérapie,..). Le traitement de choix reste l’exérèse chirurgicale pratiquée le plus rapidement possible afin de limiter la dissémination. Dans le cadre de la vaccination thérapeutique du mélanome, différents protocoles ont été testés à savoir : le vaccin à ADN plasmidique codant pour les gènes interleukine-12 et interleukine-18 et/ou codant pour la tyrosinase humaine. Les différentes études mettent en évidence la réduction modérée du volume des lésions néoplasiques traitées par injection intramusculaire et/ou péri-tumorale. Ceci permet de mettre en évidence une action systémique anti-tumorale de la vaccination à ADN, ce qui est un bénéfice pour la prise en charge thérapeutique. Par ailleurs, aucune étude réalisée sur des chevaux souffrant de mélanome n’a pu mettre en évidence une réponse immunitaire humorale et cellulaire spécifique. L’utilisation de vaccins autologues a également montré la réduction du volume des lésions et sa sécurité d’emploi. Il existe cependant plusieurs limitations à l’utilisation de ce vaccin à savoir son coût et la complexité de sa fabrication. Il serait nécessaire de réaliser par la suite des études randomisées avec des plus grandes cohortes et différents protocoles de vaccination afin de mettre éventuellement en évidence une réponse immunitaire humorale et cellulaire spécifique, un effet systémique anti-tumoral et une efficacité selon les différents stades de mélanomes.

L’objectif de ce travail est de faire un rappel sur la pathologie du mélanome équin et de confirmer ou d’infirmer l’existence d'un bénéfice à l’utilisation de la vaccination dans un cadre thérapeutique.