Impact de la pandémie de COVID-19 sur la qualité de vie et les conditions de travail des professionnelles de l'accueil de la petite enfance (0-3 ans) et sur l'accueil des enfants à besoins spécifiques (étude exploratoire)

Abstract

Les professionnels des milieux d'accueil de la petite enfance (0-3 ans) sont à risques de développer des risques psychosociaux. La pandémie de Covid-19 augmente encore ce risque ainsi que celui de provoquer chez ces professionnels des difficultés psychiques et physiques. Pourtant, peu d'études s'intéressent à cette partie de la population. Par conséquent, la présente étude a pour but d'évaluer l'impact de la pandémie de Covid-19 sur les conditions de travail, la qualité de vie et l'anxiété des professionnels des milieux d'accueil de la petite enfance (0-3 ans). Les hypothèses sont que (1) la pandémie de covid-19 a aggravé les conditions de travail des professionnelles de l'accueil de la petite enfance ; (2) que les situations stressantes provoquées par la pandémie ont fait diminuer la qualité de vie de ces professionnelles ; (3) que l'aggravation des conditions de travail après la pandémie expliquent la diminution de la qualité de vie. Pour mener à bien cette étude, un questionnaire en ligne a été distribué par divers moyens de communications (mails, Newsletter, réseaux sociaux). Dans ce questionnaire, les échelles concernant la qualité de vie, l'anxiété et les conditions de travail ont été proposées à deux reprises. Une fois en demandant aux participants de répondre en se souvenant de leur situation avant la pandémie, une seconde fois en leur demandant de répondre en regard de leur situation actuelle (depuis la pandémie). Les données récoltées permettent de confirmer l'hypothèse d'un effet négatif de la pandémie sur la qualité de vie des professionnelles de l'accueil de la petite enfance. Elles indiquent également que la pandémie a un effet négatif sur la variable "demande psychologique" des conditions de travail de ces professionnelles. Ces données permettent de conclure que les conditions de travail des accueillantes sont mauvaises, indépendamment de la pandémie de covid-19. Enfin, cette étude présente un certain nombre de limites telles qu'une population essentiellement féminine et la longueur du questionnaire, ce qui a pu impacter les résultats et encourage à faire preuve de prudence dans l'interprétation des résultats. Des recherches ultérieures pourraient notamment se concentrer sur l'amélioration du questionnaire et y ajouter une analyse qualitative.