Etablissement de courbes de productivité pour le bouleau en Wallonie et analyse autécologique du bouleau verruqueux

Abstract

Dans le contexte des changements globaux et la conversion de peuplements monospécifiques vers des peuplements diversifiés, les gestionnaires forestiers s’orientent vers de nouvelles essences telles que le tilleul, le sorbier, le bouleau. Ce travail va s’intéresser plus spécifiquement au bouleau en Wallonie. Ce dernier possédant une bonne capacité à coloniser de nouveaux milieux, les mises à blanc après exploitation des résineux et les chablis résultant d’aléas climatiques, il devient une espèce intéressante pour les gestionnaires forestiers. Dans un premier temps, ce travail vise à établir les courbes de productivité du bouleau, sans distinction d’espèces, en Wallonie. Pour établir ces courbes, 80 arbres ont été abattus dans 40 sites différents se trouvant sur l’ensemble de la Wallonie. Des analyses de tige ont été réalisées sur l’ensemble des 80 arbres dans le but d’établir une relation hauteur-âge, servant de base pour la production des courbes de productivité, pour chacun d’entre eux. Ensuite, plusieurs modèles trouvés dans la littérature ont été testés et comparés. Le choix du meilleur modèle s’est effectué sur base de l’analyse du LogLik, de l’AIC et de la moyenne résiduelle. Dans un second temps, une analyse autécologique du bouleau verruqueux a été réalisée sur base de 106 dispositifs étudiés se trouvant sur l’ensemble de la Wallonie. Premièrement, une sélection des dispositifs d’étude que possède la faculté de Gembloux AgroBio-Tech a été réalisée sur plusieurs critères. Le premier d’entre eux étant l’âge des individus en place, en effet, ils doivent avoir plus de 30 ans afin d’éviter les biais de croissance avant cet âge (abroutissement, couverture végétale trop dense, …). Dans un second temps, une mesure de la hauteur dominante et une localisation précise doivent y être associées. Un déficit de parcelles ayant été constaté dans la zone bioclimatique de l’Hesbino-brabançon, une prospection et une campagne de prise de mesures (carottage, coordonnées géographiques et hauteur dominante du peuplement) sur le terrain furent nécessaires pour compléter le jeu de données. Une interpolation grâce à l’équation trouvée dans la première partie fut réalisée. Ensuite, sur base cartographique, les facteurs abiotiques suivants ont été collectés : l’altitude, le niveau trophique, la saison de végétation, les précipitations annuelles moyennes, la température annuelle moyenne, le bilan hydrique climatique estival, la profondeur de sol, la profondeur d’apparition de l’hydromorphie dans le sol, la présence d’hydromorphie dans le sol, le déficit hydrique estival, le déficit en oxygène, l’intensité du régime hydrique alternatif et le sous-secteur. Grâce à toutes ces données, une analyse en composantes principales fut réalisée. Dans un second temps, des régressions linaires multiples à l’aide de la méthode des meilleurs sous-ensembles ont été réalisées suivant plusieurs objectifs : un modèle empirique, un modèle fonctionnel basé sur les besoins primaires de l’arbre et un modèle fonctionnel faisant intervenir l’altitude dans le but d’étudier son influence sur la croissance du bouleau verruqueux. Cette opération a mis en évidence les meilleures relations productivité-facteurs abiotiques.