Mise en évidence d'une bioaccumulation de la chlordécone chez les animaux d'élevage dans les Antilles françaises et moyens de prévention étudiés pour sécuriser la chaîne alimentaire

Abstract

La chlordécone est une molécule chimique de synthèse, qui appartient à la famille des organochlorés. Elle fût utilisée dans la lutte contre le charançon du bananier dans les Antilles françaises de 1972 à 1993, l’année de son interdiction définitive. Ses propriétés physico-chimiques font d’elles un polluant organique persistant, qui s’est accumulée dans les sols, les eaux et les végétaux en Guadeloupe et en Martinique pour plusieurs centaines d’années. Dès 1999, il a été mis en évidence que la plupart des territoires agricoles de Guadeloupe et Martinique présentaient une accumulation de chlordécone susceptibles d’être consommés directement par les êtres humains à travers les plantes et les eaux contaminés, mais également par les animaux d’élevage qui pâturent sur ces terres. La chlordécone se retrouve alors dans les muscles, le foie et les graisses des animaux contaminés, mais également dans leurs productions (œufs, lait …). Les effets délétères de cette molécule sur l’homme sont bien connus, induisant ainsi des troubles neurologiques, des troubles affectant la fertilité et de manière générale reconnue comme perturbateur endocrinien et cancérogène possible chez l’homme par l’Organisation Mondiale de la Santé depuis 1979. Dès lors, on comprend que cette bioaccumulation de la chlordécone dans la chaîne alimentaire est un enjeu de taille dans ces territoires d’Outre-Mer. C’est pour cela que de nombreuses réglementations ont été imposés et que les animaux d’élevage en particulier les ruminants et le porc ont fait l’objet de nombreuses études concernant leur contamination par le sol et les moyens possibles pour diminuer la biodisponibilité de cette molécule chez ces animaux.