Consommation pornographique, fantasmes sexuels et adhésion au mythe du viol chez les jeunes adultes

Abstract

Ce mémoire avait pour objectif de mieux comprendre la consommation de pornographie, les fantasmes sexuels et l’adhésion au mythe du viol chez les jeunes adultes, ainsi que les liens que ces thématiques entretiennent entre elles. Nous souhaitions également nous intéresser au potentiel impact des symptômes anxieux et dépressifs sur la consommation pornographique, dans le contexte de la pandémie. Nous nous sommes aussi concentrés sur les particularités qui concernent la population ciblée par cette recherche, à savoir les personnes âgées de 18 à 30 ans, et également aux différences entre les sexes. Afin de tester nos différentes hypothèses, nous avons opté pour une méthodologie quantitative. Au moyen d’un questionnaire en ligne, nous avons obtenu 543 réponses de participants. Les analyses statistiques ont permis de montrer plusieurs résultats significatifs. Nous avons pu observer un effet du sexe sur la consommation pornographique, tant au niveau de la fréquence que des contenus consommés. Cet effet se remarque également sur les fantasmes sexuels. Par rapport à l’adhésion au mythe du viol, nos résultats ont montré que la fréquence de consommation de pornographie et les fantasmes sexuels pouvaient avoir un effet prédicteur sur cette variable. A ce sujet, plusieurs paraphilies ont montré des résultats significatifs. Un lien entre la pornographie et les fantasmes sexuels a également pu être mis en avant. Enfin, les scores d’anxiété et de dépression ont révélé un effet sur certaines motivations à consommer de la pornographie. Ces scores prédisaient l’évitement de l’ennui et la distraction émotionnelle. Le score d’anxiété prédisait également le plaisir sexuel, et le score de dépression, la réduction du stress. Nous avons aussi pu remarquer que le score de dépression seul avait un effet prédicteur sur la consommation problématique de pornographie. En revanche, nous n’avons pas obtenu de résultats significatifs concernant notre hypothèse sur la crise sanitaire. Bien qu’il reste encore beaucoup d’éléments à découvrir dans ce domaine, nous espérons que cette recherche pourra apporter un éclairage intéressant dans la compréhension de la consommation pornographique, des fantasmes sexuels, de l’adhésion au mythe du viol et la santé mentale des jeunes adultes.