Mémoire de fin d'études : "Comment faire de la prison un lieu accessible, tout en étant isolé. Cas d'études de la prison de Lantin et de Namur."

Abstract

Tout porte à croire que les salles de visite jouent un rôle important pour le bien-être des détenus, son moral et son comportement envers les autres personnes incarcérées. Cette sensation de faire une parenthèse et de toucher du bout des doigts le monde extérieur pendant leur détention, leur donne un équilibre et un objectif : à la fois celui de retourner auprès de leurs proches, mais aussi à plus long terme de regagner leur vie à l’extérieur. En revanche, les espaces de visite peuvent être difficiles à affronter pour les familles, les visiteurs qui font énormément d’efforts pour rendre visite à leur proche incarcéré. Ce sont surtout des sacrifices de temps et d’argent.

Ainsi, à travers ce mémoire, nous avons constaté que le parloir, ce lieu central de la vie d’un détenu n’est pas une simple pièce. C’est un lieu où on se rend, par exemple lors d’une visite « officielle » et qui est organisée dans différents espaces en fonction du type de visite. C’est aussi là où l’on peut rester une heure voir deux heures puisqu’elle se décline sous plusieurs formes. C’est un lieu d’action, de conversation, de relation… Mais les espaces de visite, en général, font abstraction de sa forme, sa taille, son hygiène qui peut être parfois négligée … de sa décoration inexistante et de son confort pauvre. Ce noeud, théâtre de relation et d’émotions, est un cadre qui disparait et cesse d’être important lorsqu’un visiteur y apparait. La concentration requise pour profiter au maximum de ce moment bref partagé sera plus forte que l’ambiance froide et lourde, présente initialement.

Ce mémoire fait un état des lieux des différents espaces de visite que l’on pourrait retrouver, actuellement, dans les établissements belges. Il est construit autour des questions et des hypothèses qui se sont posées au fur et à mesure des découvertes. Des questions restent encore sans réponse. Le confort est-il une sorte de tolérance qui devrait être prise en compte ? Est-ce qu’il y a un autre endroit que le parloir pour se rencontrer ? ... L’architecture du parloir n’est pas prioritaire et semble être oubliée même par ses usagers. Au final, toute l’architecture carcérale semble abandonnée, ensevelie dans une atmosphère négative et inadéquate.