Caractérisation de la flore adventice établie et potentielle dans différents systèmes de cultures innovants

Abstract

La flore adventice est l’une des préoccupations les plus importantes en production végétale. Celle-ci peut causer des pertes importantes de rendement. Ces adventices sont fortement impactées par les systèmes de cultures du fait des rotations et autres techniques agricoles employées. Il est donc nécessaire, lorsque de nouveaux systèmes de cultures sont étudiés, de s’intéresser à la composante adventice. Cette affirmation est autant valable pour l’agriculture conventionnelle que pour l’agriculture biologique. Pour la culture de froment d’hiver dans un système qui protège le capital sol en agriculture conventionnelle, la flore adventice principale présente est caractérisée par la présence de Trèfle blanc et de Seneçon commun. Pour cette même culture, mais dans un système de culture conventionnel, c’est la population de Matricaire camomille qui est déterminante. Ces différents systèmes, avec des flores adventices différentes mènent à des biomasses de froment différentes. Pour les systèmes de cultures en agriculture biologique, le non-labour induit des populations d’adventices plus développées que dans un même système avec labour. Pour l’association de culture froment-féverole, la biomasse sèche d’adventices par mètre carré vaut 659g en cas de non-labour, contre seulement 7,2g si le labour est pratiqué. Au niveau de l’association épeautre-pois, un système sans-labour conduit à une population moyenne de 448 adventices par mètre carré contre 70 pour le système avec labour. Enfin, pour la culture de maïs, le système sans-labour voit sa population d’adventices explosée par rapport aux autres systèmes, et ce, avant et après les différents désherbages. Enfin, jusqu’à 90 pourcents de la flore adventice potentielle est localisée dans les dix premiers centimètres de sol quand aucun labour n’est pratiqué. En cas de salissement important d’une parcelle, suivi d’un labour, jusqu’à 85 pourcents de la flore potentielle est alors localisée en dessous des dix premiers centimètres de sol. Ces résultats ne correspondent cependant qu’à une seule saison culturale. Or les systèmes de cultures sont liés à des rotations mises en place sur plusieurs années. Il est donc nécessaire de continuer le suivi de la flore adventice, pendant au minimum une rotation complète afin de déterminer l’influence globale du système de culture sur les adventices.