Mémoire, y compris stage professionnalisant[BR]- Séminaires méthodologiques intégratifs[BR]- Mémoire : " Prendre du poids pendant la grossesse : Une évidence pour toutes les femmes ? "

Abstract

Introduction : Depuis de nombreuses années, la nutrition maternelle est considérée comme un élément prépondérant dans la programmation de la santé future du nouveau-né. De nombreux auteurs ont ainsi démontré l’influence de l’indice de masse corporelle (IMC) maternel pré-conceptionnel et de la prise de poids gestationnelle (PPG) sur la santé néonatale et maternelle. En 2009, l’Institute of Medicine (IOM) a actualisé les recommandations de PPG et insiste sur le fait qu’une PPG inférieure ou supérieure est associée à des issues de santé défavorables. De plus, l’augmentation de la prévalence du surpoids et de l’obésité chez les femmes en âge de procréer et enceintes est également associée à des risques maternels et néonataux plus importants. Dans cette optique, l’équipe du Pr. R. Devlieger en Flandre, a émis de nouvelles recommandations de PPG pour les femmes en surcharge pondérale. Matériel et méthodes : Une étude de cohorte rétrospective réalisée grâce à la base de données du Centre d’épidémiologie périnatale (CEpiP) a permis d’étudier 172 309 naissances vivantes singleton dont les mères en surcharge pondérale (IMC ≥ 25 kg/m2) ont accouché entre 2010 et 2019, en région Wallonie-Bruxelles. Une comparaison des résultats maternels et néonataux entre les recommandations de l’IOM et celles de Devlieger a été réalisée au moyen de 88 modèles de régression. Résultats : Parmi les mères ayant accouché en région Wallonie-Bruxelles entre 2010 et 2019, 22,7% étaient en surpoids et 13,7% étaient obèses. Chez 67,5% d’entre elles, la PPG était non conforme aux recommandations de l’IOM. Il n’y a pas de différence cliniquement relevante entre les résultats associés aux recommandations de l’IOM et celles de Devlieger, pour les mères en surpoids. Par contre, pour les mères obèses de grade I, une PPG inférieure serait défavorable pour le risque de poids faible à la naissance et de très petit poids pour l’âge gestationnel (PAG3). Tandis que pour les mères obèses de grade II et III, une PPG inférieure ne serait pas délétère pour le risque de poids faible et de PAG3. Conclusion : De nouvelles études sont nécessaires afin d’évaluer avec plus de fiabilité les résultats maternels et néonataux associés aux deux recommandations étudiées pour les mères obèses. En parallèle, des actions de santé publique sont nécessaires afin que les mères en surcharge pondérale atteignent une PPG adéquate et puissent débuter leur grossesse avec un IMC le plus sain possible, pour elles-mêmes et pour leur progéniture.