Violence entre partenaires intimes : l'influence de la consommation de substances

Abstract

La présente recherche consiste en une étude qualitative de l’influence de la consommation de substances psychotropes sur les conduites violentes au sein de couples intimes dont au moins un des partenaires a connu la consommation de substances. Cette recherche a pour objectif d’obtenir une meilleure compréhension du vécu d’adultes étant ou ayant été consommateurs de substances et ayant vécu au moins une relation amoureuse teintée de violence. À travers leur discours, il s’agit de mettre en évidence la manière dont la violence imprègne leur vécu au sein de leur couple. Nous nous sommes demandés "Comment la violence entre partenaires intimes et la consommation de substances s’articulent-elles dans la trajectoire de vie de sujets ayant connu la consommation ?". Pour y répondre, nous avons rencontré sept participants, recrutés par le biais d'institutions liégeoises, lors d’entretiens semi-structurés durant lesquels nous avons interrogé, à l'aide d'un guide d'entretien, différentes trajectoires : de consommation, de violence entre partenaires intimes et de recherche d’aide. Une analyse thématique a ensuite été appliquée. Suite à la réalisation des analyses individuelles puis d’une analyse transversale, nous avons pu mettre en avant quatre axes d’analyse : (1) la violence entre partenaires intimes sous le prisme de la consommation de substances ; (2) la violence du point de vue des auteurs ; (3) la violence du point de vue des victimes ; et (4) le processus de sortie de la violence. En effet, des récits des participants ressortent plusieurs temps critiques en lien avec la consommation où la violence entre partenaires intimes apparait particulièrement. Ensuite, nous avons mis en avant différents facteurs permettant de comprendre la perpétuation selon le type de violence et la victimisation de nos participants. Enfin, les récits ont permis de mettre en lumière le processus de changement et de sortie de relations teintées de violence. Dans notre discussion, il apparait que certaines thématiques émergentes ont été précédemment abordées par la littérature scientifique et que d’autres mériteraient d’être approfondies. Nous avons tenu à davantage représenter la spécificité de notre échantillon avant de présenter nos principaux résultats comparés à la littérature scientifique. Nous avons clôturé notre discussion en développant les implications cliniques et perspectives de recherches ainsi que les limitations de notre étude. Notre échantillon était spécifique mais hétérogène, ce qui ne nous permet pas de généraliser nos résultats à tous les consommateurs.