Mémoire, y compris stage professionnalisant[BR]- Séminaires méthodologiques intégratifs[BR]- Mémoire : " Étude de la dépense énergétique de patients en post-soins intensifs "

Abstract

Introduction : Les patients ayant survécu à un séjour prolongé en soins intensifs risquent de développer une faiblesse musculaire acquise en soins intensifs ainsi qu’une dénutrition impactant négativement leur autonomie et leur qualité de vie. La période qui suit la sortie des soins intensifs (post-USI) est une période importante sur le plan nutritionnel afin de prévenir les séquelles de la dénutrition. L’objectif de ce mémoire est d’étudier la dépense énergétique mesurée par calorimétrie indirecte, ainsi que son évolution, au cours de l’hospitalisation en post-USI chez des patients ayant séjourné au moins 7 jours en soins intensifs. Actuellement aucune recommandation énergétique n’existe pour ces patients.

Méthodes : Une étude longitudinale a été réalisée dans le but de récolter la dépense énergétique mesurée par calorimétrie indirecte à l’aide du Q-NRG de Cosmed® à deux périodes au cours de l’hospitalisation en post-USI au CHU de Liège. Les résultats ont ensuite été comparés à ceux estimés par deux équations de prédiction.

Résultats : 40 calorimétries indirectes ont été réalisées chez 25 patients dont 10 en ont eu une et 15 en ont eu deux. Aucune évolution significative n’est observée entre les deux dépenses énergétiques durant la période en post-USI. La dépense énergétique se situe entre 1347 (1145,5-1923) et 1715 (1330-1880,5) kcal soit 18,9 à 21,9 kcal/kg par jour sur base du poids réel et 19,6 à 23,8 kcal/kg par jour sur base du poids de calcul. L’analyse de Bland et Altman a permis d’évaluer la concordance entre les résultats calorimétriques et ceux obtenus à l’aide de l’équation de Penn State et la recommandation de l’ESPEN (25 kcal/kg par jour). Cette analyse a révélé qu’aucune des deux équations n’est fiable pour déterminer les besoins énergétiques des patients en post-USI.

Conclusion : Cette étude montre que les besoins énergétiques des patients en post-USI se situent entre 19,6 et 23,8 kcal/kg par jour sur base du poids de calcul et qu’il n’y a pas de différence au niveau de la dépense énergétique au cours de l’hospitalisation en post-USI.

Introduction: Patients who have survived a prolonged ICU stay are at risk of developing ICU-acquired muscle weakness and undernutrition that negatively impacts their autonomy and quality of life. The period following discharge from the ICU (post-ICU) is an important time as far as nutrition is concerned in order to prevent the sequelae of undernutrition. The objective of this dissertation is to study the energy expenditure measured by indirect calorimetry, as well as its evolution, during the post-ICU hospitalization for patients having stayed at least 7 days in intensive care. Currently no energy recommendation exists for these patients.

Methods: A longitudinal study was carried out with the aim of collecting energy expenditure measured by indirect calorimetry using the Cosmed® Q-NRG twice during post-ICU hospitalization at the University Hospital of Liege. The results were then compared with those estimated by two prediction equations.

Results: 40 indirect calorimeters were performed on 25 patients. Ten of them had one and fifteen had two calorimeters. No significant changes were observed between the two energy expenditures during the post-ICU period. Energy expenditure ranged from 1347 (1145.5-1923) to 1715 (1330-1880.5) kcal, i.e., 18,9 to 21,9 kcal/kg per day based on actual weight and 19,6 to 23,8 kcal/kg per day based on calculated weight. Bland and Altman's analysis allowed to assess the consistency between the calorimetric results and those obtained using the Penn State equation and the ESPEN recommendation (25 kcal/kg per day). This analysis revealed that neither of the equations is reliable to determine the energy requirements of post-ICU patients.

Conclusion: This study shows that the energy expenditure of post-ICU patients is between 19,6 and 23,8 kcal/kg per day based on the calculated weight and that there is no difference in energy expenditure during the post-ICU hospitalization.