Création et développement de réseaux de femmes en agriculture

Abstract

De nombreux groupes ou réseau de femmes _en non-mixité choisie_ naissent dans le domaine de l’agriculture partout en France. Ces groupes répondent à plusieurs besoins identifiés par les femmes, et le plus souvent validé par les structures agricoles françaises. En effet le monde agricole français étant encore très influencé par le patriarcat, les femmes sont entre autres : victimes d’inégalités genrées, d’invisibilisation, d’isolement et cherchent à s’en émanciper. Cependant ces réseaux d’agricultrices sont nombreux, leur objectifs différents et leurs développements rencontrent beaucoup d’embûches. Ce mémoire cherche alors à creuser ce qui convainc certaines femmes de créer un réseau, d’en faire partie et d’y participer. C’est aussi pour identifier ce qui ralentit le bon fonctionnement et ce qui permet son épanouissement que cette étude est réalisée. Pour cela nous cherchons comment les femmes membres d’un groupe en non-mixité se mobilisent pour faire naitre et progresser leur réseau dans le domaine agricole. Pour répondre à cette question de recherche, nous étudions deux groupes de femmes en agriculture en France, le groupe Les Frangines du réseau CIVAM en Ardèche et le groupe Agriculture au Féminin Morbihan des chambres d’agriculture de Bretagne. Cette étude sociologique faite sous forme d’entretiens qualitatifs démontre que les groupes d’agricultrices naissent d’abord pour répondre à un besoin social plus qu’à une envie militante pour la parité. C’est après une période de prise de confiance et d’empowerment que les femmes s’engagent pour leur cause et s’expriment de façon créative. Les animatrices de ces groupent doivent diversifier au maximum les dispositifs d’intéressement, être considérées comme représentatrices et adhérer aux mêmes valeurs que leur groupe pour le faire fonctionner. Nous identifions aussi une grande influence de la structure porteuse sur le groupe, elle agit notamment sur les valeurs et les financements, et joue ainsi sur la singularité du groupe de femme