L'impact de l'étiquette diagnostique « maladie d'Alzheimer » sur les perceptions des professionnels de la santé

Abstract

Introduction : avec le renversement de la pyramide des âges, nous observons une augmentation du nombre de démences dans nos populations. Par conséquent, de plus en plus de professionnels de la santé se verront confronter à des patients atteints d’une maladie d’Alzheimer ou d’autres maladies apparentées. Bien que, pour les soignants, le fait d’établir un diagnostic faciliterait le traitement, cette étiquette active des stéréotypes liés à l’idée que nous nous faisons de la maladie.

Objectif : évaluer les perceptions des professionnels de la santé dans le contexte d’une maladie d’Alzheimer diagnostiquée chez un patient dans le but de sensibiliser les aidants formels à propos de l’impact de la stigmatisation et améliorer la relation patient-aidant.

Méthodologie : 261 professionnels de la santé travaillant quotidiennement avec des personnes âgées ont été répartis en trois groupes différents : « Alzheimer », « Ostéoporose », « Sans diagnostic ». Il leur a été demandé de visionner une courte vidéo (+/- 1 minute) d’une dame âgée. En fonction du groupe auquel les participants étaient attribués, la personne avait soit un diagnostic d’une maladie d’Alzheimer, de l’ostéoporose ou n’avait aucun diagnostic. À l’aide de la méthode des fluences et de curseurs, ils devaient juger la dame de la vidéo. Une échelle évaluant l’âgisme (FSA-14) a également été complétée par les participants en fin de questionnaire.

Résultats : les professionnels de la santé ont des perceptions différentes lorsqu’ils sont confrontés à des étiquettes diagnostiques différentes. Ils ressentent davantage de pitié pour la personne avec un diagnostic de maladie d’Alzheimer en comparaison avec une personne atteinte d’ostéoporose. Ils jugent la patiente avec Alzheimer comme moins assurée et emploient modérément plus de mots négatifs pour parler de ces patients.

Conclusion : les relations prédites, au départ, entre nos variables n’ont pas toutes été rencontrées. Cela peut s’expliquer par l’hétérogénéité de notre échantillon et la méthodologie employée dans ce travail. Ces résultats nous poussent à nous intéresser davantage aux stéréotypes liés aux pathologies neurodégénératives ainsi qu’à développer des formations supplémentaires pour le personnel soignant.