La femme dans la bande dessinée érotique : l'autoreprésentation féminine sexuelle en France et en Belgique des années 1990 à aujourd'hui

Abstract

Ces dernières années, le constat est sans conteste : la bande dessinée s’est imposée dans la littérature scientifique. Toutefois, ce qui a dernièrement émergé dans le monde de la recherche est le thème de la femme, ceci, non pas dans sa représentation dans les bandes dessinées, mais bien dans le monde de la bande dessinée. De nombreux travaux ont été réalisés dans ce domaine. Bien des sources de ce travail le démontreront, l’histoire de la bande dessinée fut majoritairement masculine, mais la création s’est féminisée ces dernières années. Beaucoup de chercheurs se penchent sur le sujet et nous nous pencherons également sur cette question et sur cette évolution historique. Toutefois, plusieurs aspects sont encore à exploiter. Ainsi, nous lierons l’histoire des femmes dans la bande dessinée à l’histoire de la bande dessinée érotique, qui fut également écartée et peu présente dans l’histoire de la bande dessinée et en particulier sur celle que nous travaillerons : la bande dessinée érotique autoreprésentative chez les autrices. En somme, nous avons choisi, dans ce présent travail, de nous pencher sur la problématique de l’autoreprésentation sexuelle féminine dans le domaine de la bande dessinée en France et en Belgique. Nous nous servirons de sources concernant soit la bande dessinée féminine voire féministe, soit l’autobiographie ou l’autoreprésentation, soit la bande dessinée érotique. Les objectifs de ce travail sont les suivants : dans un premier temps, il s’agit de mettre en avant ce genre de bande dessinée créée par des femmes. Nous présenterons aussi un bref corpus qui permettra, certes à petite échelle, de mettre en avant certaines créatrices qui s’attèlent à créer un récit sexuel autobiographique. Il s’agira alors de tenter de définir ce qu’est une bande dessinée féminine érotique autoreprésentative. Ce présent mémoire, bien qu’il analysera un corpus de bandes dessinées spécifiques, ne se veut pas non plus anhistorique. De ce fait, il sera également au programme de mettre à jour les nouveaux éléments concernant l’histoire de la bande dessinée féminine et en particulier d’en évoquer les évènements récents et certaines actualités. Enfin, nous essayerons d’offrir une compréhension plus forte du média de la bande dessinée en analysant des contenus et des mécanismes, des modalités de lecture d’un genre qui n’a pas encore été fortement mis en avant. Dans la troisième partie de ce travail, nous avons sélectionné quatre créatrices dans un souci de chronologie. En premier lieu, nous avons Julie Doucet et son œuvre Dirty Plotte, qui est le reflet du fanzinat. Ensuite, arrive Aurélia Aurita qui représente le succès d’une bande dessinée autoreprésentative sexuelle, la saga Fraise et Chocolat allant de 2006 à 2007. Puis, nous abordons Ovidie qui utilise l’édition plus « mainstream » avec sa bande dessinée Histoires Inavouables parue en 2013. Et enfin, nous terminons avec l’autrice Aurélie William Levaux avec son œuvre Sisyphe, les joies du couple parue en 2016.