L'encadrement juridique du vidéo-ludique et l'expansion de son industrie

Abstract

Le monde vidéo-ludique est un monde à part. Il possède son propre langage et ses usagers peuvent parfois paraître en marge de la société. Cette réputation est due à la passion, qui se transforme quelquefois en addiction, d'une catégorie de joueurs que l'on nommera «hardcore gamer». Cependant, cette image n'est qu'une infime partie de la sphère vidéo-ludique. En effet, c'est le profil - plutôt récent - de «casual gamer» qui représente la catégorie de joueurs la plus nombreuse à travers le globe. Le joueur, qui peut se divertir sur diverses plates-formes, est actif, en interaction constante avec le jeu vidéo. Cela fait de lui un sujet réactif et attentif aux placements de produits. L'industrie vidéo-ludique, bien que souvent ignorée par l’opinion publique, est extrêmement puissante. En réalité, c'est le secteur culturel qui possède le chiffre d'affaires le plus élevé, et ce depuis la fin des années 90. Le divertissement vidéo-ludique est en perpétuelle mutation depuis sa naissance. Le dynamisme qui caractérise le milieu contribue à la découverte de nouvelles technologies et de nouveaux modèles économiques plus adaptés à la demande. Les technologies de pointe telles que la réalité augmentée, la réalité virtuelle et enfin la réalité mixte sont développées dans l'antichambre du jeu vidéo avant une commercialisation destinée à d'autres emplois. La numérisation de notre société, qui touche l'ensemble de nos activités, n'épargne certainement pas le jeu vidéo qui fut même pionnier en la matière. La vente dématérialisée de jeux vidéo est en expansion significative par rapport à un marché physique en léger déclin. Cependant, la digitalisation a un désavantage majeur qui n'est pas propre à l'industrie du jeu vidéo : le piratage en ligne. Le phénomène est mondial. Les législations actuelles, quel que soit le pays, ne suffisent pas à endiguer cette pratique. Que ce soit en Belgique ou dans le reste du monde, les parlementaires sont conscients de la problématique et s'activent pour trouver une parade juridique efficace pouvant contrer le phénomène, ou du moins le réduire au maximum. Les acteurs professionnels, surtout les studios de développement à taille humaine, réclament une flexibilisation du cadre législatif qui leur permettrait d'attirer des collaborateurs créatifs compétents plus aisément. Une aide au développement et au financement de la part de l'État est également un souhait des acteurs vidéo-ludiques qui n'ignorent pas se trouver un secteur à forte croissance.