Une Politique du paysage définie au départ d'une composante patrimoniale - Cas de la voie romaine Boulogne-sur-Mer - Cologne

Abstract

Les voies romaines font partie de nos paysages depuis plus de vingt siècles et sont pour la plupart durablement ancrées dans notre quotidien tout en passant inaperçues. Mais comment les voies romaines sont-elles perçues, gérées, voire protégées au sein des régions traversées ? Comment ont-elles impacté nos paysages, ceux qu’on habite, ceux qu’on traverse ? Enfin, est-il possible d’envisager une politique du paysage au départ d’une composante patrimoniale telle que la voie romaine ? Et surtout par quels moyens ? Les voies romaines désignent un ensemble de voies de communication reliant les villes les plus importantes de l’Empire Romain. Aujourd’hui, elles sont soit exploitées sous la forme de voies rapides, chemin, sentiers, etc., soit elles ont disparu suite à des changements d’occupation du sol anciens ou récents (champs, bâtiments, routes, voies de chemin de fer, etc.). Ces voies, qui ont été une amorce à notre façon d’aménager le territoire et qui ont largement été étudiées sous leurs aspects historique et archéologique, continuent encore à fasciner. Mais très peu d’études considèrent les paysages traversés par de tels tracés historiques. Ainsi se posent les objectifs suivants : étudier les aspects historiques, patrimoniaux et les paysages dans lesquels elles s’inscrivent, évaluer l’influence des voies romaines sur ces paysages et analyser le potentiel des voies comme support de découverte des paysages. Ce mémoire visera enfin à évaluer les effets des différents modes de gestion de ces voies sur le paysage. Pour cela une analyse de la littérature sera effectuée, suivie de cinq cas d’étude : les cinq régions traversées par la via Belgica (Nord–Pas-de-Calais, Wallonie, Flandre, Limbourg méridional néerlandais et Rhénanie-du-Nord–Westphalie). Les analyses et comparaisons de ces différents cas d’étude permettront d’ouvrir sur une proposition de pistes de stratégies concernant la politique du paysage (protection, gestion, aménagement). Grâce à ces pistes de stratégies proposées, on pourra imaginer les effets à moyen ou long terme de mesures prises, où quelques changements de gestion peuvent grandement impacter le paysage en place. Des gravures, des cartographies, des photographies et des coupes permettent d’illustrer au mieux ces quelques paysages traversés par la via Belgica. Ainsi, ce travail permet de cerner la voie romaine d’un point de vue nouveau, celui du paysage, dans le but d’ouvrir les esprits sur ces territoires et leurs différentes perspectives. Il permet également de se questionner sur les conséquences que pourraient avoir des modifications liées à notre mode d’habiter les paysages qui nous entourent, notre façon de gérer l’espace.

Roman roads have been part of our landscape for more than twenty centuries and are for the most part a permanent part of our daily lives, yet they remain unnoticed. But how are Roman roads perceived, managed and even protected in the regions they cross? How did the Roman roads impact our landscapes, those we live in, those we pass through? Finally, is it possible to consider a landscape policy based on a heritage component such as the Roman road? And above all, by what means? The Roman roads refer to a set of communication routes linking the most important cities of the Roman Empire. Today, they are either still in use in the form of expressways, roads, paths, etc., or they have disappeared as a result of ancient or recent changes in land use (fields, buildings, roads, railways, etc.). These routes, which were a starting point for our way of planning the territory and which have been widely studied in their historical and archaeological aspects, continue to fascinate. But very few studies consider the landscapes crossed by such historical roads. The following objectives are therefore set: to study the historical and heritage aspects and the landscapes in which they are located, to evaluate the influence of Roman roads on these landscapes and to analyse the potential of the roads as a medium for discovering the landscape. Finally, this master thesis will aim to evaluate the effects of the different management methods of these routes on the landscape. To do this, a literature review will be carried out, followed by five case studies: the five regions crossed by the via Belgica (Nord-Pas-de-Calais, Wallonia, Flanders, Dutch Southern Limburg and North Rhine-Westphalia). The analyses and comparisons of these different case studies will lead to a proposal of possible strategies concerning landscape policy (protection, management, planning). The suggested strategies can be used to imagine the medium – and long-term effects of measures taken, where a few changes in management can have a major impact on the existing landscape. Engravings, maps, photographs and cross-sections help to illustrate the landscapes crossed by the via Belgica. Thus, this work makes it possible to understand the Roman road from a new point of view, that of the landscape, with the aim of opening minds to these territories and their different perspectives. It also allows us to question the consequences of changes in the way we live in the landscapes that surround us and in the way we manage space.