Selon les professionnels du secteur, quels sont les facteurs qui influencent la qualité de vie des personnes âgées en MR/MRS?

Abstract

La qualité de vie des personnes âgées est une question qui revient régulièrement au sein des discussions médiatiques et politiques (Belga, 2020). Nous nous demandons sans cesse comment l’améliorer, afin de garantir une belle fin de vie à nos ainés. Mais les professionnels savent-ils ce qui se cache derrière le terme « qualité de vie » et les facteurs qui l’influencent ?

L’objectif de notre étude est justement de comprendre ce que les soignants travaillant en maisons de repos entendent par « qualité de vie » chez les résidents. Nous avons interrogé 107 professionnels en maison de repos grâce à une enquête en ligne. Nous leur demandions quels étaient les facteurs qui, selon eux, augmentent et au contraire diminuent la qualité de vie des ainés en institution, et si ces facteurs étaient présents ou non au sein de l’institution dans laquelle ils travaillent. Ils ont également dû répondre à des questions concernant leur satisfaction au travail, leur sentiment de compétence, la taille de leur structure et leur profession.

Nous avons mis en évidence que les professionnels exprimaient des facteurs qui sont, en lien avec la littérature, effectivement importants pour garantir la qualité de vie des ainés. Par contre, la plupart des professionnels ne rencontraient pas l’entièreté des facteurs au sein de leur institution. Cela a, selon notre étude, un impact sur leur satisfaction au travail (mais cela n’affecte pas leur sentiment de compétence). Les professionnels expriment, par ailleurs, l’importance de l’autodétermination pour les résidents, et ils assument grandement leur propre rôle dans la qualité de vie de ceux-ci (que ce soit pour l’améliorer ou pour la diminuer). En outre, la taille de l’institution peut avoir un impact sur les facteurs que les professionnels vont citer, mais pas systématiquement. Plus précisément, l’effet de la taille de l’institution est plus marqué pour l’expression des facteurs qui diminuent la qualité de vie.

En conclusion, nous pouvons constater que, dans l’ensemble, les professionnels savent ce qui est positif et négatif pour la qualité de vie des résidents. Cependant, ils n’ont pas forcément l’occasion de mettre les bons facteurs en place et d’éviter les mauvais dans les institutions où ils travaillent. Afin de rétablir cela, le changement de culture (« Culture Change ») semble être une piste de solution à tous les niveaux : pouvoir écouter les recommandations des professionnels, rétablir l’autodétermination des résidents, améliorer la satisfaction au travail des professionnels, et en conséquence, améliorer la qualité de vie des résidents (Elliot, 2010 ; Muller et al., 2022).