Investigation de l'effet de l'infection par l'herpèsvirus bovin 4 sur la réponse immune de veaux blanc bleu belge âgés de 1 à 6 mois

Abstract

L’immunité peut varier énormément, chez un même individu ou entre individus. Les facteurs rentrant en jeu dans cette seconde variation sont notamment génétiques, biologiques ou environnementaux. Dans cette dernière catégorie, on retrouve l’historique d’infection et, entre autres, les infections latentes, causées par les herpèsvirus. Au sein de cette grande famille, ce sont les gammaherpèsvirus qui retiennent aujourd’hui notre attention. Leur importance a déjà été montrée, que ce soit en médecine humaine mais également vétérinaire, avec en particulier l’infection par l’herpèsvirus bovin 4 que l’on retrouve dans le monde entier chez les ruminants. C’est donc l’effet de cette infection que nous avons voulu évaluer pour ce travail, en comparant des phénotypes immunitaires et la réponse à une vaccination de veaux blanc bleu belge, entre un sous-groupe d’individus non infectés et un sous-groupe d’individus infectés par l’herpèsvirus bovin 4. Pour ce faire, certaines données de cytométrie en flux, de production de cytokines et de détection d’anticorps étaient déjà disponibles. Nous avons rajouté à cela des méthodes de détection enzymatique d’anticorps et une détection directe du matériel génétique viral au sein des cellules mononucléaires périphériques des veaux. Au niveau des résultats : des différences significatives de phénotypes immunitaires et de réponse à la vaccination contre Clostridium perfringens ont été constatées, entre les individus infectés ou non par l’herpèsvirus bovin 4. Les différences de phénotypes immunitaires concernaient principalement les lymphocytes T cytotoxiques. Nous avons cherché à comprendre le lien entre ces différences et la plus grande production, par les infectés, d’anticorps contre certaines toxines de Clostridium perfringens. Une hypothèse serait que la production accrue d’interféron gamma active les monocytes stimulant à leur tour l’immunité humorale. De plus amples investigations, notamment sur la base d’une cohorte augmentée, seraient cruciales pour déterminer avec plus de certitude les mécanismes sous-jacents aux résultats obtenus.