L'oxyde d'éthylène et son métabolite, le 2-chloroéthanol : contaminants chimiques dans les denrées alimentaires

Abstract

Le 15 septembre 2020, l’AFSCA décelait la première contamination de graines de sésames avec une teneur trop élevée d’oxyde d’éthylène. La limite maximale de résidus pour cet oxyde est de 0,02 mg/kg d’aliment (règlement européen 2015/868). La recherche de résidu s’effectue via la méthode QuOil ou la méthode QuEChERS en combinaison avec la chromatographie en phase gazeuse + spectrométrie de masse en tandem. Grâce à cette méthode, d’autres aliments contaminés ont pu être notifiés par le système d’alerte rapide pour l’alimentation et les aliments pour animaux (RASFF). Ces contaminations sont dues à l’utilisation de l’oxyde d’éthylène comme fumigant dans des pays tiers. Au niveau Européen, il est interdit pour la désinfection des denrées alimentaires car il est classé comme composé mutagène, cancérigène et reprotoxique ainsi que son dérivé le 2-chloroéthanol suspecté d’être mutagène à long terme lors d’une ingestion à haute dose. Les calculs effectués pour caractériser le risque d’exposition alimentaire à l’oxyde d’éthylène et au 2-chloroéthanol n’indiquent pas un risque sanitaire préoccupant pour la santé des consommateurs. Mais il faut rester prudent face à ces résultats car il manque de données suffisantes concernant l’estimation et la pertinence de la toxicité observée chez ces deux produits. Face à ce problème, la Commission européenne a pris des mesures : certificat officiel et rapport d’analyse pour l’importation des graines de sésames en provenance d’Inde et une augmentation de la fréquence des contrôles officiels par les États membres. Pour les entreprises alimentaires européennes, la mise en œuvre de l’approche harmonisée lors de l’autocontrôle est applicable.