Association entre la cardiomyopathie dilatée et l'alimentation chez le chien

Abstract

Suite à un rapport de 2018 publié par la Food and Drug Administration (FDA), un lien possible entre l’alimentation sans céréales et le développement de cardiomyopathie dilatée est mis en avant, notamment chez des grandes races non prédisposées comme le Golden Retriever. Bien que les ingrédients à base de légumineuses aient été impliqués pour avoir des effets négatifs sur le statut en taurine chez les chiens, la relation entre les légumineuses et la cardiomyopathie dilatée reste indéfinie (McCauley et al., 2020). L’étiologie de la cardiomyopathie est complexe et multifactorielle, avec des composantes alimentaire, métabolique et génétique (Walker et al., 2022). En effet, dans certaines races comme le Golden Retriever, on retrouve régulièrement une carence en taurine (Kaplan et al., 2018). Le diagnostic repose sur une approche multifactorielle en se concentrant sur un historique diététique détaillé (Adin et al., 2020), suivi d’un examen clinique complet à la recherche d’anomalies liées à la fonction cardiaque (Wess, 2022). La majeure partie du diagnostic se fait à l’aide d’une échocardiographie par recherche d’une dilatation de la cavité ventriculaire gauche associée à une réduction de la fraction d’éjection du ventricule gauche (Sisson et al., 2000). Pour affiner le diagnostic de cardiomyopathie dilatée nutritionnelle chez le chien, une prise de sang est conseillée pour mesurer le taux de taurine (Wess, 2022), ainsi que la troponine I (Adin et al., 2019). En termes de traitement nutritionnel, on recommande dans tous les cas une supplémentation en taurine, voire en carnitine accompagnée d’un changement alimentaire vers un régime traditionnel, contenant des céréales (Freeman et al., 2018). On peut alors espérer une amélioration des résultats cliniques et un remodelage inverse du ventricule (Walker et al., 2022). Dans certains cas, on peut observer une rémission totale de la maladie (Walker et al., 2022).