Les maisons de repos sont-elles des mouroirs ? Analyse sous l'angle de la perception populaire et de l'emplacement géographique

Abstract

Le mot « mouroir » renvoie aux anciens hospices avec des salles communes remplies de seniors grabataires et mourants (Laroque, 2004). Aujourd’hui les hospices ont disparu, les maisons de repos ont pris le relais et la mort reste omniprésente dans ces établissements (Pitkala, 2016). Nous savons que les personnes âgées font l’objet de nombreux stéréotypes et discriminations comme l’âgisme (Vervaecke & Meisner, 2020). Peu d’études se sont intéressées à la perception des maisons de repos et à l’image qu’elles véhiculent. C’est pourquoi l’objectif de ce travail est d’analyser si la maison de repos est associée à un lieu de mort ou un lieu de vie. Plus précisément, il s’agira d’analyser la perception générale des maisons de repos et la distance qui sépare la maison de repos et le cimetière (lieu emblématique de la mort). Nous savons déjà que les personnes âgées associent la maison de repos à un mouroir ( Schoenberg & Coward, 1997). C’est pourquoi, nous émettons l’hypothèse que la population générale associera également la maison de repos à un mouroir (lieu de mort). Une autre étude a également mis en lumière que depuis la Covid-19 le nombre d’articles négatifs concernant les maisons de repos a augmenté (Miller et al., 2020). Nous émettons donc l’hypothèse que les articles de presse écrite feront davantage référence à la mort qu’à la vie. Quant à l’emplacement géographique, à notre connaissance aucune étude ne s’est intéressée à cette problématique. Seule la sociologie nous donne une indication sur la société actuelle qui ne souhaite plus voir la mort et les mourants ( Zimmermann & Rodin, 2004). C’est la raison pour laquelle nous émettons l’hypothèse que la maison de repos sera l’institution résidentielle la plus proche du cimetière. Pour ce faire nous allons réaliser une étude du type exploratoire et nous utiliserons 3 dispositifs différents.