Évaluation des pathologies dentaires des octodons par l'imagerie médicale

Abstract

Les octodons (Octodon degus) sont des rongeurs coloniaux diurnes caviomorphes de la famille des Octodontidae. En recherche ils servent de modèles dans les études sur le comportement et le fonctionnement cérébral, ainsi que dans l’étude de certaines pathologies (diabète type 2, maladie d’Alzheimer,…). Récemment ils sont devenus des animaux de compagnie. Ils possèdent des dents élodontes avec une formule dentaire 1/1I 0/0C 1/1/P 3/3/M. Leurs dents hypsodontes se prolongent profondément dans le crâne. En captivité, les octodons sont fréquemment atteint de pathologies dentaires, tels que changements de la forme, de la structure et de la position des dents. La cause la plus fréquente de ces pathologies dentaires est la conséquence d’une alimentation insuffisamment abrasive à base de mélanges de graines, conduisant à une usure inadaptée des dents. Des facteurs génétiques ou iatrogènes peuvent également être présents. Les signes cliniques les plus fréquents sont l’anorexie, la perte de poids, l’apparition de nodules palpables à la face ventrale de la mandibule, une surface occlusale anormale, une longueur excessive des dents, le ptyalisme, l’épiphora, la dyspnée, une altération des mouvements masticatoires et un changement dans les préférences alimentaires. La pathologie la plus fréquente est la malocclusion des molaires causée par un mauvais alignement ou une élongation d’une ou plusieurs dents jugales. L’apparition de pointes dentaires provoquent des blessures, des gonflements, des lacérations buccales et/ou linguale avec des infections et l’apparition d’abcès. Les surcharges occlusales intrusives causent une poussée rétrograde ectopique de la dent, et une résorption osseuse consécutive, en particulier lors d’un rapport Ca/P inversé. La poussée rétrograde sera également à l’origine de formation d’ostéophytes, palpables sur la mandibule, voire d’une perforation des os nasal et frontal avec obstruction nasale et dyspnée, ou une poussée dans l’orbite avec des écoulements lacrymaux anormaux. Le diagnostic des atteintes de la cavité buccale par l’imagerie permet d’avoir une vision exhaustive sur l’étendue de la pathologies, et parfois même de les détecter, à l’aide de repères spécifiques à l’espèce, à un stade précoce avant même l’apparition de signes cliniques. Certaines pathologies ne sont pas visibles lors d’un examen visuel de la cavité buccale; dans ces cas-là, l’imagerie médicale (radiographie et scanner) permet de comprendre l’origine des signes cliniques et de choisir le traitement le plus adapté à la pathologie présente.