Conservation ex situ des espèces d'oiseaux menacées en vue de leur réintroduction : étude de cas sur le ara de Spix

Abstract

De nombreuses espèces d’oiseaux sont considérées comme « en danger » par l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN, en anglais IUCN). La conservation ex situ est une priorité pour ses espèces. Les programmes de réintroduction sont souvent des échecs non seulement à cause des coûts, des menaces pesant sur l’habitat naturel, des impacts de la captivité mais également en raison des grandes difficultés de reproduction auxquelles éleveurs font face. Il est important de former des couples idéaux : pour cela il faut connaitre le sexe de chaque individu, leur lien de parenté afin de conserver un diversité génétique suffisante, mais il faut aussi que le couple soit comportementalement compatible. Il faut également que chaque couple soit correctement préparé. Pour cela, une alimentation enrichie est indispensable et une modification de l’environnement est possible afin de stimuler la reproduction, notamment en jouant sur la luminosité, l’humidité ou l’installation de nid. Cependant, même avec la mise en place de toutes ces mesures, certains couples sont incapables de se reproduire. Il est alors possible de prélever la semence du mâle, de l’analyser puis de la conserver ou de l’inséminer dans une femelle choisie au préalable. Lorsque la reproduction est un succès, l’incubation peut s’avérer difficile pour certains oiseaux et celle-ci peut donc être réalisé de manière artificielle. Bien que l’incubation artificielle soit une alternative intéressante, elle est fastidieuse et demande beaucoup de connaissances des spécificités de chaque espèce. L’élevage des jeunes est la dernière étape importante de la reproduction ex situ des oiseaux. Plusieurs méthodes existent mais l’élevage à la main est le plus utilisé pour les espèces en danger. Bien que cette technique permette un meilleur contrôle de l’évolution et de la santé des oisillons, elle empêche une bonne sociabilisation inter-espèce. Pour contrer ce problème, il est important de les mettre le plus rapidement possible avec d’autres oiseaux de la même espèce ou au moins du même genre. Le ara de Spix est un bon exemple de programme de conservation ex situ puisqu’il est déclaré éteint à l’état sauvage depuis 2019 et de nombreuses institutions collaborent pour produire de nombreux jeunes qui pourront être de bons candidats à la réintroduction.