Les sarcomes puçage-induits

Abstract

Depuis une trentaine d’années, le puçage par implantation de micropuces RFID (radio frequency identification device) est devenu le moyen international d’identifier les animaux de tout type. Ce procédé est relativement efficace mais des effets secondaires existent, incluant entre autres l’émergence de tumeurs au site. Elles s’assimilent aux sarcomes des tissus mous (STM), qui de façon générale représentent 15% des tumeurs cutanées et sous cutanées du chien et 7% pour le chat. Le sarcome induit par le puçage des animaux de laboratoire a été observé à de nombreuses reprises, sur plusieurs lignées de souris ou rats, et dans une moindre mesure, ces tumeurs ont aussi été diagnostiquées chez des animaux de compagnie (chiens et chats) et chez des animaux sauvages. Trois hypothèses sont à explorer quant à l’origine de ces STM puçage-induits : la cancérisation serait induite par un corps étranger et inflammation post injectionelle, par la nature chimique de la puce ou encore par les radiations émises par le lecteur / transpondeur. De par leur capacité à provenir de n'importe quel site anatomique ainsi que leurs natures multiples, les STM, de façon générale, peuvent être à l’origine d’une panoplie de signes cliniques distincts, mais dans le cas du sarcome puçage-induit ils sont peu remarquables. Les études histologiques et immunohistochimiques sont alors indispensables pour diagnostiquer ces STM puçage-induits. Le traitement du sarcome puçage-induit, semblable à tout type de STM, repose sur un plan thérapeutique adapté spécifiquement à chaque cas, incluant l’exérèse chirurgicale, la chimiothérapie, et la radiothérapie. Il sera important que le propriétaire de l’animal soit attentif dans les mois et années post procédure, afin de détecter n’importe quel type de changement visuel ou à la palpation : en prenant en compte l’ensemble des risques – bénéfices, l’éducation à la détection précoce d’un sarcome puçage-induit reste une meilleure option que l’abolition de la pratique. L’objet de ce travail est donc de mettre en avant un risque pour la santé animale, relativement méconnu, associé à un des gestes quotidiens du vétérinaire : l’identification par puçage électronique des animaux de compagnie. Le sarcome puçage-induit, et plus largement le sarcome des tissus mous, sera en cela étudié, tout en explorant les perspectives causales, curatives et préventives associées.