S'orienter vers une maladie des cavités nasales ou du nasopharynx en se basant uniquement sur la sémiologie, une possibilité ? - Etude rétrospective sur 141 chiens

Abstract

Les maladies nasales constituent un motif fréquent de consultation vétérinaire. Elles peuvent prendre racines à deux endroits : les cavités nasales et le nasopharynx, mais aussi s’étendre de l’un à l’autre. Cette étude rétrospective a donc été réalisée afin de pouvoir orienter les vétérinaires vers l’endroit de l’affection, et ce, grâce à la sémiologie. Les chiens présentant des signes cliniques caractéristiques d’une atteinte du système respiratoire supérieur étaient inclus dans notre étude s’ils avaient eu une rhinoscopie directe et rétrograde, un dossier médical complet et un diagnostic final. Au sein de notre recherche, les maladies des cavités nasales rencontrées sont la rhinite chronique idiopathique lymphoplasmocytaire, l’aspergillose naso-sinusale, la présence d’un corps étranger, d’une tumeur ou d’une fistule oro-nasale, les « autres rhinites » qui sont les rhinites purulentes et allergiques. Les maladies d’origine nasopharyngée sont quant à elles la présence d’un corps étranger ou d’une tumeur et la nasopharyngite. Les tumeurs apparaissant dans les cavités nasales et s’étendant au nasopharynx constituent la dernière catégorie de cette étude. Au terme de notre recherche sur les 141 chiens, les maladies d’origine nasale se présentent chez 80,1 % d’entre eux, les maladies d’origine nasopharyngée chez 10,7 % et enfin, 9,2 % ont une tumeur nasale ayant un impact sur le nasopharynx. Les tumeurs et la rhinite chronique lymphoplasmocytaire sont majoritairement présentes chez les vieux chiens, alors que les corps étrangers et l’aspergillose naso-sinusale sont des maladies de chiens d’âges moyens. Concernant les signes cliniques, la présence de jetage nasal pourrait diriger le vétérinaire vers une maladie des cavités nasales, alors que le stertor et le reverse sneezing au contraire, orientent vers une maladie nasopharyngée. Enfin, il faudrait penser à une tumeur nasale s’étendant au nasopharynx lors d’une diminution de la perméabilité nasale et de la présence d’une épistaxis. Ainsi, même si certaines manifestations cliniques semblent mener le vétérinaire vers une localisation, les examens complémentaires comme la rhinoscopie directe et rétrograde, qui constitue l’examen indispensable pour l’évaluation du système respiratoire supérieur, restent nécessaires pour poser un diagnostic final.