Rôles des ânes sur le continent africain et perspectives d'amélioration de leur bien-être

Abstract

En Éthiopie, en Égypte, au Kenya et au Ghana, les ânes jouent un rôle essentiel dans de nombreuses communautés marginalisées. Ils participent à l’émancipation des populations locales en améliorant les conditions de vie grâce à un soutien polyvalent dans de nombreux secteurs. De fait, ils constituent une ressource sociale, humaine, naturelle, matérielle et financière pour les ménages et contribuent au développement durable. Moyen de subsistance des populations, ces animaux participent au renforcement de la résilience de millions de personnes dans le monde. Néanmoins, cette sollicitation quotidienne permanente combinée à un manque de soins appropriés entraine des répercussions sur la santé et le bien-être des ânes. Ces dernières années, le bien-être des équidés de travail connait un intérêt croissant dans les pays du Sud. Malgré la publication d’un chapitre consacré au bien-être des équidés de travail par l’Organisation Mondiale de la Santé Animale et d’une « Stratégie pour le bien-être de l’animal en Afrique » par le Bureau Interafricain des Ressources Animales de l’Union Africaine avec la participation de l’Organisation Mondiale de la Santé Animale, les ânes restent exposés au risque de maltraitance, faute d’un manque de ressources et de connaissances des soins de base par les propriétaires. Les études portant sur l’identification des facteurs pouvant influencer le bien-être des ânes tendent à identifier des problèmes similaires. Néanmoins, la fréquence et la gravité de ces problèmes varient et dépendent d’une série de facteurs tels que l’environnement et le type de travail, la saison ou encore le fait qu’ils soient utilisés par leurs propriétaires ou loués à des tiers. Les paramètres pouvant porter atteinte au bien-être des ânes dans les pays d’Afrique concernent : la surcharge au travail, les équipements non adaptés, le risque de blessure, les boiteries, le manque de soins, les maladies infectieuses, les manipulations aversives, la malnutrition, les conditions de transport et d’abattage et le commerce de la peau d’âne, provoquant leur décimation à travers le continent depuis 2016. De nombreuses organisations, telles que Brooke, Donkey Sanctuary ou encore World Horse Welfare, se mobilisent pour garantir la santé et le bien-être de ces animaux en déployant des interventions sur le terrain. Les méthodes implémentées reposent sur un transfert de connaissances et la mise en place d’ateliers, de formations ainsi qu’un renforcement des services vétérinaires. Cependant, en raison de causes telles que l’isolement géographique, l’absence de bénéfices économiques ou sociaux, le manque de coopération des populations locales, la conception erronée des besoins des locaux (induisant des interventions inappropriées) et la faible disponibilité des ressources, une progression franche et à long terme du bien-être des ânes reste difficile. En effet, les programmes d’intervention doivent davantage s’adapter aux normes culturelles, aux infrastructures et aux contraintes des populations locales. En conclusion, il est primordial de continuer à soutenir le bien-être des ânes dans les pays du Sud, en œuvrant à l’amélioration de leur qualité de vie, leur santé et en promouvant leur visibilité.