La cowdriose : impact sur les populations de ruminants dans les caraïbes et stratégies de prévention et de traitement

Abstract

La Cowdriose est une maladie tropicale mortelle des ruminants domestiques et sauvages, provoquée par la bactérie Ehrlichia ruminantium et à transmission vectorielle par Amblyomma. Elle se localise en Afrique subsaharienne, dans les Caraïbes et menace le continent américain. Plusieurs formes de la maladie peuvent être exprimées, celle aigüe étant la plus fréquente, et sont influencées par différents facteurs : espèce, race, âge de l’animal cible ainsi que virulence de la souche et la dose d’Ehrlichia ruminantium. La variabilité des signes cliniques ne permet pas un diagnostic clinique certain. Le diagnostic ante-mortem est possible via des tests sérologiques ou de génétique moléculaire. Cependant, le diagnostic définitif se conclura le plus souvent en post-mortem, par la mise en évidence d’Ehrlichia ruminantium dans le cytoplasme de cellules endothéliales de prélèvements. C’est suite à son impact économique important et notamment à sa présence endémique dans les Caraïbes qui menace les élevages industriels américains que l’on s’intéresse aux méthodes de prévention, comme la gestion du vecteur ou la vaccination, et de traitements, en prophylaxie ou curatif. Des programmes d’éradication d’Amblyomma ont également été tentés dans les Caraïbes, mais la Guadeloupe, y compris Marie-Galante, et Antigua sont malgré tout encore endémiques d’Amblyomma et d’Ehrlichia ruminantium. Actuellement, il n’y a pas une stratégie idéale sur le long terme. En effet, les traitements médicamenteux (acaricides, antibiotiques) font face au développement de résistances et le développement d’un vaccin efficace sur le terrain est confronté à la diversité des nombreuses souches d’Ehrlichia ruminantium et à une protection immunitaire croisée limitée.

Heartwater is a fatal tropical disease of domestic and wild ruminants, caused by the bacterium Ehrlichia ruminantium and vector-borne by Amblyomma. It is found in sub-Saharan Africa, the Caribbean and threatens the Americas. Several forms of the disease can be expressed, the acute form being the most frequent, and are influenced by various factors: species, breed, age of the target animal, as well as virulence of the strain and dose of Ehrlichia ruminantium. The variability of clinical signs does not allow a definite clinical diagnosis. Ante-mortem diagnosis is possible using serological or molecular genetic tests. However, definitive diagnosis is most often made post-mortem, when Ehrlichia ruminantium is detected in the cytoplasm of endothelial cells taken from samples. Its major economic impact, and in particular its endemic presence in the Caribbean, which threatens American factory farms, has led to interest in prevention methods such as vector management or vaccination, and in prophylactic or curative treatments. Amblyomma eradication programs have also been attempted in the Caribbean, but Guadeloupe, including Marie-Galante, and Antigua are still endemic for Amblyomma and Ehrlichia ruminantium. At present, there is no ideal long-term strategy. In fact, drug treatments (acaricides, antibiotics) are faced with the development of resistance, and the development of an effective vaccine in the field is confronted with the diversity of the many strains of Ehrlichia ruminantium and limited cross-immune protection.