Le débit cardiaque : l'intérêt et les principales techniques de mesure en anesthésie équine

Abstract

Lors d’une anesthésie, les mécanismes permettant une bonne perfusion tissulaire sont altérés. Par conséquent, mesurer le niveau de perfusion des tissus est crucial pour pouvoir prévenir tout problème et adapter la prise en charge durant l’intervention. Le débit cardiaque permet de la calculer. Au cours du dernier siècle, énormément d’études ont été effectuées afin de trouver une méthode pour l’estimer. Les méthodes principales de monitoring du débit cardiaque sont reprises dans ce travail. Brièvement, les méthodes de dilution, reprenant la thermodilution et la dilution au lithium, sont utilisées comme méthodes de référence afin de pouvoir évaluer les autres. La thermodilution, largement utilisée en médecine équine et bien que valide, est une technique très invasive, ce qui la rend peu idéale en clinique. La dilution au lithium fut alors créée pour tenter de remplacer son ainée. Cette méthode, bien moins invasive, a pour inconvénient de ne prendre des mesures qu’intermittentes. La méthode de Fick, permettant la mesure du débit cardiaque à partir de la consommation d’oxygène ou production de dioxyde de carbone ainsi que des concentrations artérielle et veineuse en oxygène/dioxyde de carbone est expliquée. Viennent alors les méthodes plus récentes, ayant l’avantage d’être peu invasives et continues : la méthode d’échocardiographie Doppler transoesophagienne, basée sur l’analyse de la variation de fréquence des ultrasons due au mouvement des hématies. La méthode d’analyse de l’onde de pouls nécessitant un recalibrage par une des méthodes de référence. Et finalement, la bioimpédance et la bioréactance étudiant les variations d’impédance ou de phase à la suite du passage d’un courant alternatif dans le thorax. Enfin une ébauche de conclusion est faite. Au vu des avancées actuelles, la dilution au lithium reste la méthode de choix en clinique bien que les autres soient en bonne voie pour surpasser celle-ci. Il n’y a par ailleurs pas de méthode parfaite : il faudrait de façon idéale choisir la méthode utilisée en fonction des besoins et exigences propres au patient.