Vue d'ensemble des pathologies cutanées d'origine bactérienne des cétacés captifs et sauvages : proposition d'un diagnostic différentiel sur base des lésions associées

Abstract

Nous commencerons par une description des différentes espèces de cétacés qui ont pu présenter des lésions cutanées décrites dans la littérature scientifique, pour mettre en contexte les bactéries qui en sont à l’origine. Nous verrons dès lors les moyens de défense cutanés qu’ont les cétacés pour se protéger des agents pathogènes. Il en existe trois : une barrière physique générée par les lipidokératinocytes, une barrière immunitaire issue des chémokines qu’ils produisent et une deuxième barrière immunitaire acquise avec la présence de lymphocytes T intra-épidermiques. Étant donné que les lésions cutanées peuvent également avoir d’autres causes, qu’elles soient biologiques ou non, nous donnerons ensuite une brève description de celles-ci telles que la Tattoo Skin Disease, Lobomycosis-like Disease ou encore celles induites par l’interaction avec l’Homme. Ce qui permet d’arriver au vif du sujet qui sont les lésions cutanées produites par la présence d’une infection bactérienne. Nous aborderons les bactéries mises en évidence dans la littérature jusqu’ici, c’est-à-dire Erysipelothrix rhusiopathiae, Staphylococcus aureus, Streptococcus iniae, Vibrio spp., Mycobacterium marinum , M. chelonae et M. abscessus, Dermatophilus congolensis, Aeromonas spp. et Pseudomonas aeruginosa, ainsi que leurs conséquences systémiques et potentiellement zoonotiques. Dans cette partie, nous nous attarderons également à la morphologie des lésions cutanées en fonction de l’étiologie associée. Tout ceci permettra de proposer un diagnostic différentiel basé sur les observations faites lors d’autopsies réalisées précédemment par des confrères et qui ont été l’objet d’études ou de rapports de cas.