Gestion de l'arthrose chez le chien : anticorps monoclonaux anti-facteur de croissance nerveuse et collagène non dénaturé de type II

Abstract

L’arthrose est une maladie articulaire dégénérative chronique extrêmement fréquente chez nos chiens domestiques, caractérisée par une inflammation et une douleur chroniques, nécessitant la mise en place d’un management multimodal pharmacologique et non pharmacologique par les vétérinaires et propriétaires. Les moyens de gestion couramment utilisés à l’heure actuelle présentent cependant des limites à leur efficacité et/ou des effets secondaires indésirables. Récemment, deux nouvelles stratégies ont intégré la gestion des patients arthrosiques : le collagène non dénaturé de type II (UC-II), administré per os, qui induit une tolérance orale ayant pour objectif de diminuer les réactions immune et inflammatoire articulaires, et les anticorps monoclonaux dirigés contre le facteur de croissance nerveuse (NGF), neutralisent ce facteur et empêchent dès lors son effet pro-nociceptif, permettant ainsi une action analgésique dans un contexte de douleur arthrosique. La présentation de dix cas cliniques de chiens rencontrés durant mon stage, présentant de l’arthrose appendiculaire et recevant de l’UC-II per os et des injections d’anticorps anti-NGF, permettra d’objectiver leur évolution clinique et, ainsi, l’efficacité de ces managements sur le terrain. En guise de clé d’introduction quant à l’utilisation des anticorps anti-NGF félins, le cas clinique d’un chat sera également abordé. Au terme de ce travail qui visait à comprendre et analyser leurs mécanismes d’action, effets cliniques et innocuité chez les chiens arthrosiques, nous pouvons conclure que la complémentation quotidienne en UC-II, durant un délai minimal de 30 jours et en continu, s’avère efficace pour réduire l’inflammation articulaire, entrainant ainsi une diminution de la douleur et une amélioration de la qualité de vie et des scores de boiterie (score de MOBILITÉ), de fonction motrice (LOAD) et de posture, mobilité et d’amplitude de mobilisation (CLINIQUE) dans le cadre d’une arthrose légère à modérée canine, et ce sans effets délétères majeurs sur la santé animale. Les anticorps monoclonaux anti-NGF, bedinvetmab et ranevetmab chez le chien, sont analgésiques. Durant une période comprise entre 4 à 6 semaines après chaque injection, ils permettent un abonnissement de l’état musculosquelettique global et une amélioration de divers scores : score d’influence de l’arthrose sur le comportement de l’animal (CSOM), d’inventaire de douleur canine (CBPI) et de fonction motrice (LOAD), mais aussi une hausse de l’activité et de la qualité de vie chez les patients arthrosiques. Bien que l’évaluation de leur innocuité à long terme nécessite davantage d’investigations, ces anticorps monoclonaux semblent présenter une bonne sécurité d’utilisation.