Quelle est l'efficacité des différentes méthodes de luttes existantes contre le pigeon de ville en tant que nuisible ?

Abstract

La population de pigeons (Columba livia) de ville s'est fortement accrue partout dans le monde vers 1950. Cette espèce s'est parfaitement adaptée aux milieux de vie urbains, où elle trouve son alimentation et des sites de nidification. Toutefois, l'abondance de cette espèce induit de nombreuses nuisances telles que des risques infectieux, l'accumulation de déjections, ou encore des nuisances sonores. Pour contrôler la présence de pigeons dans certaines régions, de nombreuses méthodes ont été développées et testées. Cinq d'entre-elles sont présentées dans ce travail à savoir, la collecte ou la stérilisation des oeufs, la limitation de l'alimentation, l'emploi de contraceptifs, l'utilisation de répulsifs et la restriction des accès aux sites de nidification. La collecte ou la stérilisation des oeufs ne permet pas de réduire efficacement la population de pigeons. Cependant, une limitation de l'alimentation la réduit de 40%. Selon les contraceptifs oraux utilisés, les résultats obtenus sont variables avec une diminution ou une augmentation des populations selon les études. La pose d'implants contraceptifs semble efficace mais est difficilement applicable à large échelle, tout comme la vasectomie des pigeons mâles. L'utilisation de répulsifs auditifs semble inefficace alors que les répulsifs visuels semblent efficaces. Les gels répulsifs ne sont efficaces que de manière très localisée. La restriction des accès aux sites de nidification permet une réduction de 70% des pigeons présents sur ces lieux et, en construisant des bâtiments respectant certains critères de structure, on pourrait éviter l'installation des pigeons sur ceux-ci. L'observation d'une synergie lors d'utilisation simultanée de différents répulsifs visuels, soulève la question de la pertinence de combiner différentes méthodes de lutte.

The feral rock pigeon (Columba livia) population has greatly increased in cities worldwide around 1950. This species is perfectly adapted to urban environments where it finds food and nesting areas. Yet the abundance of this species leads to numerous nuisances, mainly biohazards, accumulated faeces, and even excessive noise. To regulate the presence of feral pigeons in some regions, many methods have been developed and tested. The five following methods are included in this study, sterilizing or collecting the eggs, limiting access to feeding, using contraceptives, using repellents, and restricting access to nesting sites. Egg collecting or sterilisation does not reduce the pigeon population efficiently. Limiting access to feeding seemingly leads to a 40% decrease of the pigeon population. The use of contraceptive methods gives variable results following the chosen method. Following some studies, the use of oral contraceptives resulted in decreased or increased populations of pigeons. Contraceptive implants placement seems to be efficient, as is the vasectomy of the males, but both are difficult to apply on a large scale. The use of sound repellents seems ineffective, on the other hand visual repellents seem effective. Repellent gels are efficient only in a localised area. Restricting access to nesting sites allows a 70% population decrease of pigeons in these sites. By including some structural restrictive features to new buildings, we could prevent pigeons of using them as nesting sites. The observation of a synergy during the simultaneous use of different visual repellent raises the question of the relevance of combining different control methods to increase their effeciencies.