Prevalence of the main viruses infecting banana in La Réunion

Abstract

À la Réunion, la production bananière, destinée au marché local et commercialisée par circuits courts, représente 17 % de la production fruitière. Elle contribue aux objectifs d’autonomie alimentaire et de santé publique du territoire, qui reposent notamment sur un accroissement de la consommation de produits frais produits localement. Si les dégâts causés par les ravageurs sur la production bananière réunionnaise sont bien caractérisés, la prévalence et l’impact des maladies virales demeurent largement méconnues. Or, les virus affectant les bananiers (Musa spp) sont des contraintes majeures pour la production de bananes, la production de matériel de plantation, la conservation et les échanges de ressources génétiques Musa. En l’absence de moyen de lutte curatif, le contrôle des maladies virales des bananiers repose principalement sur des approches prophylactiques telles que l’utilisation de matériel végétal garanti indemne de virus, le remplacement des plants infectés par des plants sains (“recourage”) et la surveillance épidémiologique, qui nécessitent des méthodes de diagnostic fiables, performantes et aussi peu coûteuses que possible. Nous avons réalisé la première étude de prévalence des principaux virus de bananier à La Réunion. Pour cela, les techniques existantes de diagnostic immunologique, immuno-moléculaire ou moléculaire de ces virus ont été optimisées avec succès pour l’analyse de grandes séries d’échantillons, puis mises en œuvre sur 443 échantillons issus de bananiers en production commerciale, de la collection de ressources génétiques Musa du CIRAD et de bananiers sauvages collectés sur les bords de route. Nos résultats montrent une faible prévalence du BanMMV (2,71%), du BSGFV (1,58%), du BSMYV (2,26%) et du BSOLV (0,45%) dans les échantillons analysés et constituent la première observation du BanMMV à La Réunion. Ils indiquent que les bananiers sauvages sont des réservoirs potentiels de BSGFV et de BSMYV. L’analyse moléculaire des isolats de BanMMV de la Réunion a montré que le niveau de diversité moléculaire de ces isolats est significativement inférieur à celui observé en Guadeloupe ou dans le reste du monde, et qu’il n’y a pas de structuration géographique de cette diversité à la Réunion. En outre, le BBTV, le BBrMV, le BSIMV et le CMV n'ont pas été détectés dans les échantillons analysés.

On Reunion Island, banana production, intended for the local market and sold through short distribution channels, represents 17% of fruit production. It contributes to the region's objectives of food self-sufficiency and public health, which rely on increased consumption of locally-produced fresh foodstuff. The damage caused by pests to banana production in Reunion is well documented, but the prevalence and impact of viral diseases remain largely unknown. Yet viruses affecting banana plants (Musa spp) are major constraints for the production of fruits and planting material, and for the conservation and exchange of Musa germplasm. Since no curative means are available against plant viruses, the control of viral diseases of banana relies mainly on prophylactic approaches such as the use of certified virus-free planting material, the replacement of infected plants by healthy ones and epidemiological surveillance, all of which require reliable, high-performance diagnostic methods that are as inexpensive as possible. We report on the first prevalence study of the main banana viruses in La Réunion. Existing immunological, immunomolecular and molecular diagnostic techniques for these viruses were successfully optimised for the analysis of large sample series, and implemented on 443 samples collected from banana plants in commercial production plots or in CIRAD's Musa genetic resources collection and from wild banana plants collected on roadsides. Our results show a low prevalence of BanMMV (2.71%), BSGFV (1.58%), BSMYV (2.26%) and BSOLV (0.45%) in the analysed samples, and constitute the first observation of BanMMV in La Réunion. They indicate that wild banana plants are potential reservoirs of BSGFV and BSMYV. Molecular analysis of BanMMV isolates from La Réunion showed that the level of molecular diversity of these isolates is significantly lower than in Guadeloupe or the rest of the world, and that there is no geographical structuring of this diversity in La Réunion. In addition, BBTV, BBrMV, BSIMV and CMV were not detected in the analysed samples.