La place de l'eau dans les parcs et jardins historiques de Wallonie : assèchement des pièces d'eau et dérèglements climatiques. Essai d'état des lieux en Région wallonne et pistes d'amélioration pour l'avenir

Abstract

Dans les parcs, depuis quelques décennies, les impacts des dérèglements climatiques se superposent aux marques laissées par les siècles. La tempête de 1999 a généré une prise de conscience chez les gestionnaires de parcs et jardins historiques (Stéphanie de Courtois, Denis Miraillé, 2014). La gestion de l’eau est l’un des piliers de la conservation de ces biens historiques, étant nécessaire pour la survie des structures végétales ainsi que des éléments hydrauliques. Il est aujourd’hui indéniable que le cycle hydrologique mondial connait déjà des perturbations aussi bien sur la répartition des précipitations au fil des saisons que sur la qualité et la quantité de l’eau. Des événements extrêmes liés à l’eau sont de plus en plus fréquents tels que des cyclones, des périodes de sécheresse, des inondations, révélant la vulnérabilité des écosystèmes et des systèmes humains aux fluctuations du climat (Pachauri & Meyer, 2014). Les parcs et jardins historiques belges ne sont pas épargnés et certaines pièces d’eau d’ornement commencent à être impactées par ces conditions climatiques. Or, les pièces d’eau sont l’un des piliers constitutifs des parcs et jardins historiques. Dans ce contexte de dérèglements climatiques, nous nous interrogeons sur la place de l’eau et l’avenir des éléments aquatiques d’ornement. Sont-ils déjà impactés par les changements climatiques ? Dans quelles mesures ? Quels sont les moyens et leviers des gestionnaires de ces parcs et jardins historiques pour assurer leur survie en l’état ? Sont-ils adaptés ? Quelles sont les conséquences pour la conservation de ces biens patrimoniaux vivants ? L’étude interroge la présence de l’eau dans les pièces d’eau des parcs et jardins historiques à l’avenir. Nous cherchons à initier un état des lieux de l’aléa de sécheresse dans les pièces d’eau des parcs et jardins historiques classés en Wallonie en nous intéressant aux symptômes constatés, aux impacts sur les pièces d’eau ainsi que sur les valeurs qu’elles incarnent (ornementales, historiques, environnementales, etc.) et enfin aux leviers et moyens de gestion pour faire face à cet aléa. Après une évaluation des perspectives de conservation de trois parcs touchés par la sécheresse, la seconde partie de l’étude émet des pistes d’adaptation proposant notamment l’intégration des contraintes climatiques dans le Code wallon du Patrimoine ainsi que l’application d’une gestion intégrée de la ressource en eau. Cette étude constate que plusieurs pièces d’eau en Wallonie souffrent d’un manque d’eau dans leurs pièces d’eau. Les impacts sont majoritairement saisonniers et ne sont pour l’instant pas alarmant pour les cas étudiés. Ce travail de Fin d’Etude permet ainsi d’évoquer une problématique actuelle à laquelle sont confrontés de plus en plus de gestionnaires et de mettre en avant l’importance d’une gestion intégrée de la ressource en eau dans les parcs et jardins historiques.